Comment et pourquoi le progrès et l’innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale.
The podcast Un monde de tech is created by RFI. The podcast and the artwork on this page are embedded on this page using the public podcast feed (RSS).
Depuis mercredi 23 avril, les Français sont invités à répondre à un questionnaire en ligne pour détailler leurs usages de TikTok et les dérives de l’application qu'ils ont constatées. Cette consultation citoyenne, ouverte à tous jusqu'au 31 mai, doit dresser un état des lieux sur les usages et le temps d'écrans des Français abonnés à la plateforme chinoise, indiquent les députés de la Commission « TikTok » de l’Assemblée nationale.
Environ 40% des jeunes français entre 16 et 25 ans fréquentent quotidiennement TikTok. Le réseau social est depuis longtemps accusé dans de nombreuses études d’accélérer les « dépendances comportementales » de ses abonnés. Un phénomène inquiétant que les spécialistes de la protection de l’enfance nomment l'effet « rabbit hole ». Ce « terrier de lapin » est un gouffre sans fond, dénoncent-ils, dans lequel la plupart des jeunes, en consultant toujours les mêmes sujets en ligne, s’enfoncent de plus en plus profondément, jusqu’à l’enfermement. L'objectif de la consultation citoyenne en ligne qui vient d’être lancée par l’Assemblée nationale permettrait de dresser « un état des lieux des dérives et des contenus violents qui circulent sur la plateforme », indiquent les députés.
Les députés s’interrogent aussi sur les outils de vérification de l’âge mis en place par TikTok, qu’ils jugent largement inefficaces. Des dispositifs qui ne respectent quasi jamais la législation française fixant la majorité numérique à 15 ans pour s’inscrire sans autorisation parentale sur un réseau social. Pourtant, le Règlement européen sur les services numériques, DSA, contraint les plateformes sociales, de mettre en place un « niveau élevé » de respect de la vie privée, de sûreté et de sécurité pour les enfants.
Mais force est de constater que les dispositifs déployés par TikTok qui permettraient de protéger les mineurs, laissent franchement à désirer. D’autant que le réseau social fait désormais l’objet d’une plainte collective qui a été déposée par onze familles françaises. Elles reprochent à la plateforme de n’avoir rien fait pour supprimer la diffusion de vidéos incitant au suicide, à l’automutilation et dont certaines seraient à l’origine des troubles alimentaires sévères constatés chez de nombreux adolescents.
Les pédopsychiatres soupçonnent aussi que les réseaux sociaux, et pas simplement TikTok, influenceraient certains jeunes à la santé mentale fragile à commettre des actes de violences. Un lien de cause à effet qui serait toutefois difficile de démontrer et toujours contredit par les enquêtes de terrain, quand survient un événement tragique comme celui du lycée de Nantes.
Concrètement, l’enquête en ligne de l’Assemblée vise principalement les contenus de la plateforme chinoise en invitant les participants à répondre à une série de questions. Par exemple, « Trouvez-vous difficile de ne pas utiliser TikTok ? », ou plus précisément « Avez-vous déjà vu des contenus choquants ou violents sur TikTok ? ». La commission doit publier ses conclusions au plus tard ce 12 septembre. Ensuite, elle est chargée de déterminer les mesures à prendre ou les éventuelles sanctions qui obligeront TikTok à réguler plus efficacement ses contenus qui détruisent la santé mentale des jeunes internautes.
Des chercheurs de l’Université de Berkeley en Californie ont mis au point un dispositif qui a permis à cinq personnes de voir une couleur totalement nouvelle pour l’œil humain. Cette teinte, jamais observée dans des conditions naturelles, a été dénommée « Olo » par ses découvreurs.
Cette découverte doit tout à la recherche fondamentale sur les rétines humaines qui sont composées d’une membrane tapissant le fond de nos globes oculaires. Elles sont recouvertes de millions de cellules photosensibles réagissant à la lumière. Les plus nombreuses, qui se nomment les bâtonnets, sont spécialisées dans une réception lumineuse de basse intensité, permettant ainsi de voir le monde dans des nuances de gris.
Les autres, dénommées les cônes dont il existe uniquement trois types, réagissent aux différentes fréquences du spectre lumineux. Nous trouvons ainsi des cônes sensibles au rouge, d’autres au bleu et des cellules dotées d’une appétence certaine pour le vert. L’interaction entre les cônes qui mélangent à qui mieux mieux deux couleurs primaires et une secondaire, permet ainsi de générer la quasi-totalité des autres teintes que nous observons dans notre environnement.
Ce phénomène qui semble magique est depuis toujours expérimenté par les enfants lors des activités ludiques consacrées à la peinture, en maternelle et en grande section. Les signaux électrochimiques de cette combinaison des couleurs seront transmis par les cellules au centre de la vision du cerveau, qui les interprétera alors en millions de nuances colorés. En revanche, les personnes atteintes de daltonisme, c’est-à-dire de la déficience de la vision des couleurs due à l’absence d’un ou deux de ces cônes, vivront dans un monde monochrome et plutôt tristounet.
C'est en voulant aider des personnes à retrouver le sens perdu des couleurs que les chercheurs de Berkeley sont parvenus à voir la nouvelle teinte « Olo ». Et pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont manipulé le cône qui est sensible aux ondes correspondant au vert à l’aide d’un système expérimental complexe qu’ils ont dénommé Oz. Une référence directe, précisent-ils, aux lunettes vertes portées par le Magicien d’Oz. Des binocles colorés qui faussaient, par ailleurs, sa perception du monde, dans la Cité d’Émeraude.
Concrètement, le dispositif des chercheurs qui est piloté par ordinateur, envoie des micro-impulsions laser ultra-localisées visant exclusivement les cônes sensibles au vert, mais sans jamais exciter les autres cellules. Les cinq scientifiques du laboratoire de Berkeley qui se sont portés volontaires, sont devenus ainsi les seuls au monde à avoir pu observer la nouvelle couleur « Olo ». Tous les participants la situent entre une teinte « de bleu et de vert, mais d'une saturation sans précédent ». Ils estiment, en revanche, manquer d’un vocabulaire adapté pour décrire ce qu’ils ont réellement vu.
Les chercheurs affirment que la teinte « Olo » ne résulte pas d’une hallucination visuelle. Ce que semblent confirmer leurs travaux qui ont été publiés dans la revue Science Advances. En revanche, « nous ne savions pas, si le cerveau était capable d’interpréter cette nouvelle couleur », indiquent-ils. Les chercheurs envisagent maintenant de développer un système pour reprogrammer les photorécepteurs de la rétine des personnes atteintes de daltonisme.
Ils espèrent aussi pouvoir augmenter artificiellement la perception humaine assez limitée des couleurs, et bien au-delà de la lumière dite visible. Ils entrevoient ainsi la possibilité de percevoir les véritables teintes de l’infrarouge, des ondes wifi, ou encore des ultraviolets. Une vision surhumaine qui deviendrait, dans ce cas, infiniment supérieure à celle dont est prétendument doté Superman. Héros absolu, mais petit joueur, qui se contente de ne voir que les rayons X.
Selon les règles très strictes du Vatican, les 135 cardinaux électeurs se réuniront début mai entre les murs de la chapelle Sixtine afin d’élire le prochain souverain pontife. Et les pronostics sur le résultat de cette élection pastillent désormais les réseaux sociaux. Des prédictions qui sont principalement établies à l’aide des intelligences artificielles génératives.
Lors du décès du chef de l’Église catholique, les cardinaux de moins de 80 ans se réunissent en conclave dans la chapelle Sixtine au Vatican. Ils prêtent alors un serment de confidentialité et, à la suite d’une messe d’ouverture, commencent à voter. Le scrutin se déroule à bulletin secret jusqu’à obtenir une majorité des deux tiers pour désigner le nouveau souverain pontife à raison de quatre sessions par jour. À chaque séance, les bulletins qui sont brûlés délivrent, par une cheminée visible depuis la place Saint-Pierre, une fumée noire si aucun pape n’a été élu ou blanche en cas d’élection définitive.
Mais à moins de se déguiser en surmulot pour espionner les délibérations du conclave, rien ne fuitera sur la désignation du prochain pape. En revanche, les programmes d'intelligence artificielle (IA) comme ChatGPT disposent désormais de nombreuses données pour établir un pronostic en évaluant les chances de tel ou tel cardinal. La dernière version d’OpenAI s’est donc métamorphosée en oracle afin de calculer leur possibilité de l'emporter, en s'appuyant sur cinq critères précis. Notamment, la composition sociologique du collège électoral, la volonté d'une continuité ou d'une rupture du prochain pape qui serait ressenti par les fidèles, la gouvernance et la diplomatie dont il fera preuve. L'âge et la santé du futur capitaine du Saint-Siège rentre dans ces critères, ainsi que l'idéologie qui anime les candidats, qui devront négocier avec les différents courants internes de l’Église.
Le cardinal, qui est le secrétaire d'État actuel du Vatican, obtient ainsi une « probabilité de 28 % » de l’emporter. Particulièrement, avec l’appui d’une part importante des 53 Européens, surtout Italiens, désirant « ramener la papauté à la maison » pour assurer ainsi une transition en douceur de l’Église vers ses fondamentaux. Toutefois, Matteo Zuppi, l’archevêque de Bologne, lui passerait devant si les cardinaux décident d’adopter la ligne réformiste initiée par le pape François. Son challenger serait le Philippin Luis Antonio Tagle qui totalise un score de 24 %, étant soutenu par « la quasi-totalité des 23 cardinaux asiatiques, africains et latino-américains », envisage ChatGPT. Le Ghanéen Peter Turkson arrive en 5ᵉ position avec 12 % des intentions de votes. Mais l’IA lui a attribué le statut de « faiseur de roi » dans cette élection, plutôt que celui de favori. Évidemment, la façon dont vous rédigez votre prompt influencera terriblement les pronostics du programme.
« Les conclaves de 1978 et 2013 nous le rappellent », argumente ChatGPT. Dans ce cas, le Français Jean-Marc Aveline aurait toutes ses chances. Notamment, « si les votes des cardinaux italiens, de l’Asie, de l’Amérique latine et ceux d’une partie de l’Afrique, se neutralisent », anticipe le logiciel. Bien sûr, le programme d’OpenAI, comme ceux de ses concurrents, est incapable de prédire l’avenir. Mais le résultat du conclave constituera, en revanche, une excellente évaluation des progrès dans le domaine des statistiques, dont seraient capables les IA génératives.
À lire aussiLe pape François, le premier à avoir pris pleinement le virage du numérique
Des selfies en pagaille, des milliers de messages sur les réseaux sociaux et les immanquables publications d’images plus saugrenues les unes que les autres générées par les IA génératives. Le pape François s’est largement démarqué de ses prédécesseurs, en employant le numérique pour moderniser l’Église catholique.
Le pape François a été, par exemple, le premier à avoir réellement investi le compte Twitter officiel du pape, lancé en 2012, aujourd’hui suivi par plus de 18 millions de personnes. Mais le virage numérique du souverain pontife débute concrètement en août 2013 quand il réalise un selfie en compagnie d’adolescents qui visitaient le Vatican.
Le cliché fait alors le tour du monde sur les plateformes sociales en suscitant l’enthousiasme des internautes. Fort du succès de buzz phénoménal, le pape François, que l’on peut aisément classer parmi les premiers véritable geek siégeant au Vatican, a demandé aussitôt à ses équipes de communication de produire chaque mois de courtes vidéos en ligne. Les premiers clips seront diffusés sur YouTube, mais d’autres plateformes suivront. Ces vidéos dispensaient des messages qui avaient sa préférence, comme d’encourager les jeunes générations à adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement, l’un de ses thèmes de prédilection.
Comme en témoigne l’avalanche des clichés humoristiques qui l’ont caricaturé à l’extrême, le grimant tour à tour en rappeur, en dinosaure ou en fan de bébé Yoda, le personnage des films et des séries de Star Wars. Côté intelligence artificielle (IA), bien avant l’avènement de ChatGPT, ce n’était guère mieux. Avec la multiplication de petits programmes non commandités par le Vatican qui pastillent la Toile. Notamment le logiciel créé en 2016 par IBM qui reprenait le personnage de fiction Pie XIII, imaginé par Paolo Sorrentino dans la série, plutôt sulfureuse, The Young Pope.
La mission du programme AIMen, sur un site dédié qui n’existe plus aujourd’hui, était de répondre directement aux internautes de manière contextualisée par un verset de la Bible et de faire, au passage, la promotion de la série télévisée.
En particulier lorsqu’une fausse photo de lui, entièrement généré par une intelligence artificielle dénommée Midjourney, le représentant revêtu d’une énorme doudoune, est devenue virale en 2023.
Pourtant convaincu qu’Internet et le numérique sont des « cadeaux de Dieu », favorisant « les rencontres et la solidarité », il a mis en garde les internautes des dangers du cyberharcèlement sur les réseaux sociaux et de la « manipulation » des consciences, dont font preuve toutes les IA génératives.
À voir aussiLe pape François et la voie de l'inculturation
Un chewing-gum réduisant fortement la présence des virus que nous ingérons par la bouche, notamment ceux de la grippe et de l’herpès, a été mis au point par une équipe de chercheurs américains et finlandais. Cette gomme à mastiquer renferme une protéine aux propriétés antivirales qui est extraite des haricots Lablab, originaires d’Afrique.
Les maladies infectieuses d’origines virales, comme la grippe saisonnière, représentent depuis longtemps un fardeau sanitaire et des pertes économiques considérables pour tous les pays du monde, alerte régulièrement l’Organisation mondiale de la Santé. Mais il n’y a pas que la grippe ! Le virus de l’herpès, par exemple, avec sa transmission silencieuse, infecte environ 4 milliards de personnes de moins de 50 ans dans le monde. Cette maladie d’origine virale est, par ailleurs, incurable, rappelle l’OMS, en précisant que notre système immunitaire est incapable d’enrayer la multiplication du virus une fois qu’il est bien installé au cœur de nos cellules.
Toutefois, il serait désormais possible de diminuer les charges virales avant qu’elles émigrent profondément dans notre organisme, annoncent des chercheurs américains de l’Université de Pennsylvanie et leurs collègues finlandais. Leur innovation consiste à mastiquer un chewing-gum intégrant une protéine spécifique capable neutraliser plusieurs virus, y compris ceux responsables de la grippe et de l’herpès. Ce « piège » à pathogènes, dénommé « FRIL », pour Flt3 Receptor Interacting Lectin, est extrait des fèves du Lablab. Une légumineuse originaire de l’Afrique subsaharienne, qui est aujourd’hui cultivée principalement comme plante d’ornement ou complément alimentaire pour le bétail.
Les chercheurs ont d’abord testé l’efficacité de ce chewing-gum, à l’aide de simulateurs de mastication, qui imitent le mouvement de la mâchoire humaine. Lors de ces essais in vitro, la gomme a démontré une réduction de plus de 95% de la charge virale dans le cas de la grippe, précisément les H1N1 et H3N2. Une réduction du même ordre pour les virus de l’herpès simplex de type 1 et 2 a été constatée.
Fort de ces résultats, le « Bubble Gum » antiviral est désormais entré en phase d’essais cliniques. Toutefois, il convient de préciser que l'intention des chercheurs n’est pas de remplacer des médicaments ou l’absolue nécessité d'aller se faire vacciner. Leur démarche est de proposer une première barrière contre les 40 millions de virus que nous ingérons quotidiennement par la bouche. Un piège aux infections virales qui permettrait aux individus d’agir de façon préventive lors d’une épidémie, afin d’alléger la pression sur les hôpitaux en cas de pandémie.
Leurs prochains travaux consisteront à vérifier l’efficacité de cette gomme antivirale contre les différentes souches de la grippe aviaire. Des recherches menées dans la crainte qu’une mutation de ces virus mortels, du moins pour les volatiles à plumes, modifient leur propagation dans un mode 100 % interhumain. L’adaptation des virus de la grippe aviaire à notre espèce provoquerait alors une catastrophe sanitaire de niveau mondial, préviennent les virologues et les biologistes. En déclenchant, sans aucun doute, l’une des pires pandémies que l’humanité n’ait jamais eu à affronter dans son histoire.
Chien, oiseau, lézard, poisson et même licorne... Le bestiaire des animaux robotiques s'est considérablement enrichi ces dernières années. Aujourd'hui, la ménagerie électro s'agrandit avec la naissance du projet Corleo. Mais à la différence des robots quadrupèdes existants, celui imaginé par les ingénieurs de Kawasaki prend la forme d'un cheval que vous pourrez chevaucher à la place des motos tout-terrain, annonce la firme japonaise.
Depuis Spot, le toutou mécatronique développé en 2015 par l'entreprise américaine Boston Dynamics, aucun nouveau concept d'animaux robotisés n'était parvenu à créer une telle vague d'enthousiasme chez les internautes. C'est désormais chose faite avec le projet de véhicule personnel tout-terrain que les laboratoires de la firme japonaise Kawasaki a présenté. Ce cheval-robot futuriste serait capable de naviguer sur n'importe quel type de chemins escarpés, que ce soit en montagne ou sur des sentiers champêtres considérés comme impraticables. Cor/Leo – c'est son nom de code, aussi orthographié Corleo – se définit comme une machine tout-terrain que nous pourrions chevaucher en lieu et place d'une moto, précise l'entreprise nippone.
La vidéo de présentation de l'engin paraît tellement irréelle qu'elle semble avoir été générée par un programme d'intelligence artificielle (IA). Et c'est le cas. Cette séquence vidéo qui fait le buzz sur les réseaux sociaux a été réalisée en grande partie à l'aide d'images de synthèse. La marque de moto japonaise affirme toutefois s'être servie d'une maquette grandeur nature représentant l'engin, avant de l'animer, cavalier compris, dans un paysage authentique par le truchement de ses programmes IA.
Effet « whaou » garanti, avec les images des déplacements en milieu naturel du jumeau numérique de la machine qui apparaissent à l'écran. Elle saute avec aisance des rochers ou encore galope ventre à terre dans des sous-bois. Le constructeur japonais annonce pourtant qu'il s'agit de la représentation fidèle des possibilités du véhicule quadrupède qu'elle a l'intention de développer.
Sur le papier, la firme indique que son concept intègre une batterie de technologies extrêmement innovantes. L'engin assisterait entièrement son pilote à l'aide de capteurs capables de « voir » l'environnement. Des programmes d'analyses par IA corrigeraient instantanément les erreurs de conduite et veilleraient au confort et à la stabilité de son cavalier en toutes circonstances. Pour absorber les chocs et prévenir les chutes lors des sauts, les jambes arrière du robot peuvent, par exemple, se relever ou s'abaisser selon les dénivelés du terrain, afin de maintenir l'assiette du passager sur la selle.
Des sabots en caoutchouc antidérapant assureraient une bonne adhérence pour éviter les glissades, y compris sur la glace ou la neige. Le conducteur, perdu dans la pampa, disposerait d'un tableau de bord tactile affichant de nombreuses données, notamment sa position GPS à l'aide d'une cartographie détaillée en projetant les indications du chemin à suivre sur le sol. Le robot cheval est propulsé par un moteur de 150 cm³ qui puise son énergie dans un réservoir d'hydrogène.
Impossible de savoir si ce concept résolument futuriste existera un jour et sera finalement commercialisé en 2050, comme le prétend l'entreprise japonaise. D'ici là, comme le diraient les Dalton : « Tagada, tagada… » Il n'y aura peut-être plus personne pour l'acheter, vu son prix qui sera certainement exorbitant. Mais il n'est pas interdit de rêver.
À l'occasion de la journée mondiale du dauphin, le 14 avril, Google a présenté les avancées de son grand modèle de langage dénommé DolphinGemma. Développé en collaboration avec des chercheurs de l'Institut de technologie de Géorgie et l'ONG Wild Dolphin Project, ce programme d'IA a été entraîné pour comprendre « la structure des vocalisations des dauphins », ces mammifères marins que les chercheurs considèrent comme particulièrement intelligents.
Avant de rejoindre les milieux aquatiques, l'ancêtre des dauphins vivait sur la terre ferme, il y a plus de 50 millions d'années. À cette époque, il ressemblait à une petite antilope omnivore de la taille d'un raton laveur, selon la littérature scientifique. La fréquentation des dinosaures carnassiers a certainement convaincu notre mammifère terrestre d'apprendre à nager pour échapper à leur appétit féroce.
Des dizaines de millions d'années plus tard, il a perdu ses petites « papattes » qui se sont atrophiées au profit de nageoires plus pratiques pour aller barboter dans les océans. Son corps fuselé, sa peau lisse et autant de caractéristiques physiques qualifiées d'« hydrodynamiques » lui permettent, à l'occasion, de pulvériser tous les records olympiques de natation, notamment quand il se déguise en Léon Marchand.
Mais ces mammifères marins hautement intelligents, sociaux et même dotés d'un sens certain de l'humour, sont capables de dialoguer entre eux dans une langue qui est d'une très haute complexité, constatent les chercheurs.
Les scientifiques peinent à décrypter le langage des dauphins qui est composé d'une série de clics, de sifflements et de pulsations dans l'eau. Depuis une quarantaine d'années, le groupe de recherche de l'ONG Wild Dolphin Project s'efforce de comprendre les vocalisations des dauphins tachetés de l'Atlantique. Les chercheurs ont identifié, par exemple, des « sifflements signatures » que les dauphins utilisent pour s'appeler individuellement, ou encore des sons caractéristiques qu'ils diffusent en cas de danger.
Mais les scientifiques sont toujours incapables de reconnaître les mots ou la grammaire sous-jacente qui structure leur langage. C'est la raison pour laquelle les laboratoires de recherche de Google ont mis à la disposition des scientifiques un modèle d'intelligence artificielle dénommé DolphinGemma. « Mais de quoi discutent-ils entre eux ? », s'interroge Denise Herzing, la fondatrice et directrice de recherche du Wild Dolphin Project dans une série de vidéos consacrée au sujet, sur le blog officiel de Google :
« Les dauphins peuvent se reconnaître dans des miroirs. Ils utilisent aussi des outils, donc ils sont intelligents. Mais on ignore s'ils utilisent des mots dans leur langage. C'est la dernière frontière pour les comprendre. Et alimenter un modèle d'intelligence artificielle (IA) comme DolphinGemma, avec les sons qu'émettent les dauphins, nous donnera un très bon aperçu des schémas et des subtilités de leur langue que les humains, aujourd'hui, ne peuvent pas discerner. L'objectif ultime de cette IA est de permettre aux humains, un jour peut-être, de dialoguer directement avec les dauphins, quand le programme aura réussi à craquer le code de leur langage. »
Les chercheurs ont mis au point un ordinateur sous-marin conçu pour créer un vocabulaire commun avec les dauphins. L'appareil dénommé Chat, qui est en fait un sigle signifiant en français « télémétrie d'augmentation de l'audition des cétacés », génère des sifflements synthétiques pour diffuser, auprès des dauphins, des informations qu'ils apprécieraient. Par exemple, « viens manger des poissons, j'ai repéré des poulpes ou des sargasses », ces champs d'algues brunes qui hébergent des mollusques, dont ils raffolent.
Évidemment, ce langage est rudimentaire et il n'est pas encore question de disserter de philosophie avec des dauphins. Ni, par ailleurs, de recueillir leurs conseils avisés pour remédier à l'état pitoyable des océans que ces ignares d'humains, qui ne comprennent rien au langage des cétacés, ont eux-mêmes provoqué. Et ce n'est pas faute de nous avoir prévenus ! Comme le rappelle le titre du générique du film H2G2, Le Guide du Voyageur Galactique, interprété par des dauphins qui ont décidé de quitter cette planète bleue empoisonnée par nos plastiques, en chantonnant : « Salut et merci bien pour le poisson. »
Un chimiste américain est parvenu à transformer du bois de balsa en un matériau quasi transparent. Ce processus, déjà expérimenté avec succès par de nombreux chercheurs depuis des dizaines d’années, n’est pas vraiment une nouveauté. Mais le nouveau procédé du chimiste pour obtenir cette transparence est considéré comme particulièrement innovant, en employant des produits non polluants qui se trouvent habituellement dans nos cuisines.
Comme toujours, la nature fait bien les choses. Le bois, à poids égal, est dix fois plus résistant aux chocs et aux torsions que le verre et trois fois plus que le plastique. Évidemment, à l’état naturel, il n’est absolument pas transparent. Mais voilà, il y a une trentaine d'années, un botaniste allemand, qui souhaitait étudier l'intérieur des plantes ligneuses sans les endommager, a développé tout un processus chimique pour les rendre translucides.
Plus tard, d’autres scientifiques ont perfectionné sa méthode en constatant que le bois est constitué pour moitié de cellulose et, à parts égales, d'hémicellulose et de lignine. Ces composants qui donnent au bois sa belle couleur brune et sa rigidité empêchent toutefois la lumière de passer au travers des troncs d'arbres. Mais en détruisant ces constituants à l’aide de produits chimiques dont certains sont particulièrement corrosifs et en les remplaçants par de la résine époxy, les chercheurs sont parvenus depuis des lustres à obtenir du bois parfaitement transparent.
Jusqu’à présent, le processus pour rendre le bois transparent était particulièrement polluant, dépendant, en grande partie, des produits industriels de la pétrochimie. Mais Bharat Baruah, un chercheur en chimie à l'université de Kennesaw dans l’État de Géorgie aux États-Unis, s'est souvenu d'une méthode employée par les anciens maçons de son pays natal en Inde. Ils préparaient leur mortier en mélangeant au sable, du riz collant et du blanc d'œuf.
Avec ses collègues, le chercheur a appliqué la même procédure à des planches de balsa en utilisant une très faible quantité de réactifs pour éliminer l'hémicellulose et la lignine. Les chimistes ont ensuite comblé les vides entre les cellules végétales à l’aide de ce de cette mixture culinaire pour obtenir des planches semi-transparentes plus solides que le bois original.
Les chercheurs ont réalisé sur le balsa modifié une batterie de tests pour évaluer ses performances. Ils ont fabriqué par exemple un nichoir à l'intérieur duquel ils ont placé un thermomètre. La maisonnette aux oiseaux en plein soleil est restée plus fraîche, de cinq à 6°C de moins qu’avec une fenêtre en verre classique. Hormis cette propriété isolante permettant de réduire les déperditions énergétiques des bâtiments, les chercheurs ont aussi incorporé dans leur balsa transparent des nano-fils d'argent, afin de le rendre conducteur d'électricité.
Ils considèrent que leur méthode est plus écologique que les systèmes de production actuelle du plastique et du verre qui nécessite, au passage, des tonnes de sable et de plomb pour sa fabrication. Elle permettrait, selon les scientifiques, de créer des fenêtres de bâtiments plus solides et légères, des panneaux photovoltaïques intégrés aux façades des immeubles ou encore des écrans tactiles pour nos mobiles. Ils estiment que le bois, en poussant dans nos forêts depuis des centaines de millions d’années, est une matière de construction universelle, bon marché et surtout renouvelable.
Leur processus de transformation représenterait ainsi une excellente alternative aux résines époxydes polluantes. À la condition, toutefois, de se préparer à batailler ferme contre les industriels de la pétrochimie, dont la première motivation, si ce n'est la seule, est de protéger coûte que coûte leurs intérêts financiers.
L’Union européenne développe depuis 2022 un projet dénommé Iris 2 pour doter les pays membres d’un réseau internet satellitaire souverain et indépendant des technologies américaines d’ici à 2030. Mais voilà, l’Allemagne serait sur le point de faire cavalier seul, révèle le média allemand Handelsblatt et envisage de déployer ses propres satellites de communications et militaires, avant la mise en œuvre effective de la constellation européenne.
Selon l’article du Handelsblatt, Berlin tenterait ainsi de s'affranchir du projet européen d’une constellation souveraine de satellites de connectivité à l’Internet. Il faut dire que le programme dénommé Iris 2, pour « Infrastructure de résilience, d'interconnexion et de sécurité par satellite », a irrité dès son lancement le gouvernement allemand. Berlin a fustigé par exemple sa dimension jugée « trop française », dénonçant la forte présence des entreprises de l’Hexagone chargées de piloter le projet au sein d’un consortium.
L'Allemagne a aussi tenté d’exercer des pressions sur la Commission européenne, arguant du fait que les dépassements de prix du programme de l’Union européenne étaient incompatibles avec sa politique économique et industrielle.
Mais peine perdue ! La guerre en Ukraine qui a démontré la nécessité d'avoir des services de connectivité spatiale résilients et indépendants, a convaincu la plupart des décideurs européens de poursuivre le projet, malgré son coût élevé.
Le média allemand Handelsblatt précise que le ministère l’armée allemande envisage la mise en place de son propre réseau de satellites d’ici à 2029. La constellation prévue serait composée de centaines de satellites de petites dimensions, comme peuvent l’être les engins qui ont été déployés pour le réseau Starlink d’Elon Musk. Ils seraient acheminés, du moins en partie, en orbite basse terrestre, un an avant la date estimée pour l’activation opérationnelle du dispositif européen.
Un porte-parole du ministère de la Défense a confirmé les révélations du média allemand, mais précise que la décision du développement du projet ne serait pas encore complètement tranchée par les instances politiques. Pour des « raisons de sécurité nationale », le représentant du ministère n'a pas voulu fournir plus de détails sur les coûts ou la conception technique de ces satellites, ni par quel lanceur, ils seraient envoyés.
La Commission européenne juge très sévèrement l’initiative de Berlin dont l’objectif est de favoriser son industrie locale au détriment de ses partenaires. L’Allemagne risque aussi de mettre en péril des années de négociations entre les pays membres concernant le projet commun d’une constellation 100 % européenne. Rappelons que l’ambition du système Iris 2 était que l’Union européenne s’affranchisse d’une domination américaine écrasante dans le domaine des communications satellitaires.
L’UE comptait aussi sur ce programme pour proposer une solution alternative à l'Ukraine en remplacement du réseau Starlink. De toute évidence, la volonté de faire cavalier seul de l’un de ses membres, met à mal les efforts européens d’une indépendance technologique dans le secteur du spatial.
Selon le groupe de réflexion Secure World Foundation, la Russie et la Chine chercheraient à perturber, voire désactiver, le réseau satellitaire d’Elon Musk. Leur document révèle les nouvelles technologies de plus en plus sophistiquées qui ont été mises au point par Moscou et Pékin pour neutraliser ou brouiller la plupart des infrastructures satellitaires civiles ou militaires dans le monde. Et en particulier, le réseau Starlink, qui est largement utilisé par les forces armées ukrainiennes.
Dans un document de 316 pages, le groupe de réflexion Secure World Foundation, a évalué les capacités militaires de 12 pays dans l’espace orbital de la Terre. Cette guerre électronique qui a été mise en place par les États-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde, l'Australie, ainsi que la Corée du Nord et la Corée du Sud, s’intensifie, constate la Fondation. Les analyses qui se basent sur des informations déclassifiées et disponibles aux chercheurs, couvrent une période d’un an, avec un corpus de données qui s’est arrêté en février 2025.
Selon le rapport du groupe de réflexion, les constellations Starlink de l’entreprise d’Elon Musk sont devenues des cibles stratégiques privilégiées pour Moscou et Pékin. Notamment, une montée en puissance significative des brouillages satellitaires qui sont en constante progression depuis le déclenchement, en 2022, de la guerre que mène la Russie à l’Ukraine.
C’est le cas de la Suède qui, depuis qu’elle a adhéré à l’Otan, déplore de nombreuses perturbations sur ses connexions satellitaires. D’autres pays européens ont constaté le même phénomène, déclenchant alors une enquête menée par l’Union internationale des télécoms dépendant des Nations unies. Celle-ci a révélé que ces perturbations sont volontairement provoquées par la Russie.
Les analystes de la Secure World Foundation ont mis en avant deux systèmes russes réservés à cet usage belliqueux antisatellites. Le premier de ces dispositifs se nomme Tobol, prévu à l’origine pour protéger les satellites russes des agressions électroniques. Il a été adapté à des fins offensives et sert désormais à perturber directement des communications satellitaires civiles comme militaires sur le territoire ukrainien et les dispositifs de navigation GPS des pays européens.
Au moins sept sites Tobol sont aujourd’hui répartis sur le territoire russe. Le Kremlin aurait déjà utilisé trois de ces installations pour brouiller les signaux Starlink dans l’est de l’Ukraine.
Le système qui inquiète actuellement le plus les États-Unis, selon certains documents américains qui ont fuité, se nomme Kalinka. Surnommé « Starlink Killer », le dispositif serait capable de détecter et de brouiller les signaux émis par les terminaux connectés à Starshield - la version militarisée, normalement ultra-sécurisée, du réseau d’Elon Musk. Largement employé par les forces armées ukrainiennes engagées sur le terrain du conflit, la moindre localisation de ces terminaux à des conséquences funestes, permettant de bombarder les positions des soldats.
Et pendant que la Russie peaufine ses systèmes de guerre électronique, la Chine anticipe aussi un éventuel conflit armé avec les États-Unis. Dans ce contexte, elle investirait massivement dans des technologies similaires.
Missiles antisatellites, canon à micro-ondes, surveillance des champs de batailles, espionnage et brouillages des communications, ou encore perturbation des signaux GPS.
Cette militarisation de l’espace, de plus en plus assumée par toutes les puissances militaires du monde, inquiète le groupe de réflexion Secure World Foundation. Elle estime qu’un futur conflit dans l’espace pourrait entraîner des répercussions délétères pour tous les habitants de la Terre. La plupart des internautes utilisent, souvent et sans le savoir, des données issues des innombrables satellites qui orbitent discrètement, au-dessus de nos têtes.
À lire aussiStarlink, le fournisseur d'accès internet d'Elon Musk s'implante en Inde
Des ingénieurs en biotechnologie ont annoncé la résurrection du loup terrible, plus connu sous son nom anglais « dire wolf », 10 000 ans après sa disparition. Une prouesse de la science génétique qui soulève des questions éthiques et scientifiques sur la « dé-extinction » d'espèces disparues depuis des millénaires. L'objectif : réintroduire dans l'environnement les grands prédateurs préhistoriques.
Cette prouesse de bio-hacking a été menée dans les laboratoires de la société américaine Colossal Biosciences. Elle a donné naissance à trois louveteaux parfaitement viables et en bonne santé, portant respectivement les noms évocateurs de Romulus, Remus et… Khaleesi, la petite dernière qui est une femelle. Son surnom est évidemment un clin d'œil à la série Game of Thrones, qui a popularisé à l'écran ce prédateur géant des âges glaciaires.
La communauté scientifique est partagée sur le bien-fondé de cette expérience de ré-assemblage de l'ADN. Certains estiment que la biotechnologie permet ainsi de restaurer des espèces perdues et de renforcer la biodiversité. D'autres s'interrogent sur les implications éthiques de ce genre d'initiative. Des questions qu'élude la société Colossal, qui a déjà généré une nouvelle espèce de souris laineuses, dans l'objectif de ressusciter le mammouth laineux. Elle compte aussi faire renaître de la même façon le tigre de Tasmanie et le célèbre dodo de l'île Maurice.
Avec un corps robuste, des mâchoires puissantes et des dents adaptées à la chasse au gros gibier, le loup terrible préhistorique porte très bien son nom. Ces performances physiques lui permettaient de chasser, probablement en meute, des bisons, des élans ou encore de jeunes mammouths. Malgré sa masse imposante qui le classe dans la catégorie des superprédateurs à son époque, le loup féroce était aussi agile, rapide et intelligent.
Il a sans doute côtoyé nos lointains ancêtres sur une période d'environ 2 millions d'années. Alors, les a-t-il boulottés en guise de casse-croûtes protéinés à l'occasion ? C'est peu probable, affirment les scientifiques, rappelant que les loups modernes évitent de fréquenter les humains qu'ils considèrent comme un animal particulièrement agressif et dangereux. Mais peut-on vraiment les blâmer de ce jugement sévère à l'encontre des homo sapiens qui n'ont eu de cesse de massacrer une mégafaune déjà affaiblie par un changement climatique brutal, au cours des millénaires du Pléistocène ?
La découverte de deux fossiles de loups « sinistre » ont permis aux spécialistes de la biologie moléculaire de cloner une espèce similaire à Canis dirus. Ils se sont appuyés notamment sur une dent de 13 000 ans d'âge et un crâne vieux de 72 000 ans, exhumés des sols gelés d'Amérique du Nord. Les scientifiques ont utilisé l'outil d'édition génétique Crispr pour récupérer des brins d'ADN et les intégrer ensuite au génome de loups gris modernes afin d'incorporer les caractéristiques génétiques de l'espèce disparue.
Ce clonage est donc une imitation génétique du véritable loup terrible préhistorique. Les embryons générés à partir de cellules souches ont été ensuite implantés dans des mères porteuses, qui ont donné naissance à deux louveteaux mâles et, plus tard, à leur « petite sœur ». Toutefois, cette expérience, digne des films Jurassic Park, a ses limites. Aucune chance de se retrouver nez à nez avec un tyrannosaurus rex ; son ADN n'a pas survécu aux 60 millions d'années qui nous séparent de l'un des plus grands carnivores ayant vécu sur Terre.
Le rover Rosalind Franklin, le premier robot martien conçu à 100% par l'Agence spatiale européenne, est prévu pour décoller en 2028 et atterrir sur Mars en 2030. Ce projet ambitieux bénéficie de l'expertise de l'entreprise Airbus UK, qui vient de recevoir un financement conséquent pour finaliser, notamment, le système de l'atterrissage de l'engin.
L'Agence spatiale européenne tente de rattraper son retard dans la course à la planète Mars, après l'échec de l'atterrisseur Schiaparelli en 2016. Un revers cuisant qui nous prouve qu'avant de pouvoir crapahuter sur le sol martien, encore faut-il pouvoir s'y poser. Un type d'atterrissage hors norme qui donne vraiment des sueurs froides aux ingénieurs en astronautique du monde entier, le qualifiant de « sept minutes de terreur ». L'engin spatial doit passer d'une vitesse de 20 000 km/h à un arrêt complet à la surface, en traversant une atmosphère martienne certes très peu dense, mais particulièrement turbulente. Alors, pour accélérer son programme d'exploration de la planète rouge dénommé EXOMars, l'ESA a officiellement sélectionné et financé deux industriels majeurs du spatial européen, Airbus UK et l'entreprise italienne Thales Alenia Space. Ils sont chargés de concevoir les systèmes mécaniques, thermiques et de propulsion du robot, ainsi que la plateforme d'atterrissage qui déposera donc en douceur le rover sur le sol martien.
La mission principale du robot à roulette Rosalind Franklin concerne la recherche de biomolécules ou de bio signatures laissées par une éventuelle trace de vie passée. L'engin est conçu pour découvrir ces signes moléculaires qui, selon les chercheurs, seraient apparues, peut-être, il y a quatre milliards d'années, quand les conditions environnementales de Mars étaient comparables à celles de sa grande sœur la Terre.
Une vie enfouie dans les sols qui a probablement survécu aux radiations et aux milieux hostiles qui caractérisent aujourd'hui la planète rouge, espèrent les scientifiques européens. Contrairement aux rover précédents qui se contentaient d'analyser en surface ou sur une très faible profondeur le sol martien, le robot européen, lui, embarque un outil capable de forer jusqu'à deux mètres.
L'engin intègre un équipement scientifique de pointe, notamment le système de pilotage de la caméra panoramique PanCam, développé par des chercheurs britanniques. Un spectromètre infrarouge, conçu par une université galloise, aidera à identifier les terrains et les roches les plus prometteurs à analyser.
L'appareil, qui devra résister aux tempêtes de sable et aux radiations bombardant constamment la planète, devra aussi survivre aux variations extrêmes des températures. Elles atteignent jusqu'à 20°C en plein jour, et peuvent s'effondrer à -143°C, la nuit. Les radioéléments qui réchauffent l'engin sont à base d'isotopes radioactifs, et la chaleur de leur désintégration est convertie en courant pour alimenter ses équipements scientifiques et les moteurs électriques.
Toutefois, hormis ces systèmes intégrés de très haute ingénierie, ce robot n'a vraiment rien d'une Formule 1. Il se déplace à la vitesse d'un escargot, en parcourant prudemment jusqu'à 70 mètres par jour martien. Le rover européen doit s'envoler en 2028 à bord d'un lanceur américain en profitant d'une fenêtre de tir favorable, quand notre petite voisine martienne orbitera dans sa course autour du Soleil au plus proche de la Terre.
Un projet chinois d'installation de station terrestre de communication par satellite a été bloqué par le gouvernement tchèque après une alerte de sécurité des services de renseignements. Une première en République Tchèque depuis l'adoption de la loi transposée d'une directive européenne sur le filtrage des investissements directs étrangers. Par le passé, le pays a souffert de suspicions de collusion avec des intérêts étrangers, notamment chinois.
Le gouvernement tchèque a bloqué un investissement étranger, non pas pour des raisons économiques, mais pour des raisons de sécurité nationale. Ce projet d'investissement venant de Chine a été stoppé net après l'alerte des services de renseignement. Cette affaire, révélée par la presse tchèque, n'est pas anecdotique. Elle concerne la société chinoise Emposat, basée à Pékin, qui prévoyait d'installer une station terrestre de communication par satellite dans le village de Vlkoš, dans le sud-est de la République Tchèque, près des frontières slovaque et autrichienne. Sur la base d'informations fournies par le contre-espionnage, le gouvernement tchèque a interdit ce projet, décrétant qu'il « revêtait des risques importants pour la sécurité du pays ». L'antenne de la société Emposat, déjà installée dans la localité, devra donc être démontée.
Des applications mobiles comme TikTok avaient déjà été qualifiées de menaces pour la sécurité, l'application chinoise étant interdite notamment au Parlement tchèque. Mais cette interdiction d'investissement étranger est une première à Prague. C'est la première fois que les autorités ont recours à une nouvelle loi adoptée en 2021. Celle-ci interdit tout investissement venant d'un pays non membre de l'Union européenne s'il est jugé risqué pour la sécurité du pays. Cette loi tchèque est transposée du règlement européen sur le filtrage des investissements directs étrangers. Par le passé, les autorités tchèques ont été beaucoup moins regardantes quant aux investissements étrangers, particulièrement chinois.
L'année dernière, le cabinet du président de la République Tchèque, Petr Pavel, s'est débarrassé de tous ses téléphones de la marque chinoise Huawei, qui avaient été attribués aux fonctionnaires sous son prédécesseur Milos Zeman. Celui-ci était un tel promoteur des investissements de l'Empire du milieu qu'il avait officiellement nommé parmi ses conseillers économiques un millionnaire chinois, Ye Jianming, depuis poursuivi pour corruption et disparu depuis plusieurs années en Chine.
Mais ce n'est pas la première fois que le contre-espionnage tchèque alerte sur l'implication de la Chine dans le pays. L'année dernière, le service de renseignement tchèque a constaté que la Chine ciblait notamment les universitaires du pays par l'intermédiaire du réseau LinkedIn. Les services d'espionnage chinois utilisaient des profils de couverture d'employés, de sociétés fictives, de conseils ou de chasseurs de têtes, le plus souvent basés à Singapour ou à Hong Kong. L'agence de renseignement tchèque avait également tiré la sonnette d'alarme sur les risques liés à l'utilisation d'appareils intelligents tels que les téléphones, mais aussi les montres connectées ou les véhicules électriques, à des fins d'utilisations abusives de données personnelles.
À lire aussi«Chinagate» au Parlement européen: Bruxelles, un nid d'espions?
Avec des difficultés d’accès aux services en ligne, une désinformation galopante sur les réseaux sociaux ou la nécessité de maîtriser les programmes IA, certains citoyens dans l’Union européenne ont fait le choix de décrocher du numérique. Ce phénomène des « abandonnistes » inquiète le réseau international Eurocities, œuvrant depuis des années pour inscrire des droits numériques, éthiques, inclusifs et fondamentaux, à l’agenda mondial.
À titre d’exemple, environ un quart des internautes en France, se retrouvent aujourd’hui démunis face à une dématérialisation accélérée des services en ligne, qu’ils s’agissent d’organismes publics ou privés. Même constat avec l’essor fulgurant des programmes d'Intelligence artificielle, dont l’utilité au quotidien pour beaucoup d’entre-deux reste encore à démontrer. C’est la raison pour laquelle, les participants du Forum européen des droits numériques, qui s'est déroulé à Bordeaux, a fait de ces exclusions engendrées par la tech sa priorité. Le colloque, initié par le réseau international Eurocities qui compte déjà 210 métropoles, réunit les représentants de 34 villes et les délégués des instances européennes pour organiser cette défense des droits numériques des citoyens de l’Union européenne.
Ce forum, entre décideurs locaux et politiques européens, se produit juste au moment de la déclaration de guerre commerciale lancée par les États-Unis. Les produits manufacturés et de l’agroalimentaire en Europe sont les premiers touchés par ce coup de massue douanier imposé par Washington. Un bras de fer économique qui risque de s’étendre au numérique.
Car il est bon de rappeler qu’aucune entreprise ou industrie au monde ne peut fonctionner sans les composants électroniques, les logiciels, les centres de données et les applications de loisir, que proposent les géants de la tech américaine. Alors que les activités lucratives des Gafam font partie des ripostes qu’envisage Bruxelles, les ténors de la Tech américaine exigent toujours que les pays de l’UE renoncent à leurs amendes excessives et leurs règlements encadrant le numérique.
Les velléités étasuniennes prônant la dérégulation totale représentent un véritable danger tant pour l’exercice de la démocratie locale dans les villes que pour l’ensemble des pays européens, estime Delphine Jamet, déléguée au numérique à Bordeaux Métropole : « L'enjeu du Forum est de mettre en haut de l'agenda européen tous les sujets qui remettent en cause les droits du numérique des citoyens. Mais aussi de réfléchir à des solutions concrètes. Comment, par exemple, peut-on sensibiliser les personnes à un usage aussi raisonné que possible du numérique ou comment protéger leurs données localement des piratages ou celui de leurs transferts à l’étranger. Cette problématique du stockage de l’information se pose aussi en termes d'accès social aux différents services proposés par les administrations régionales. Notamment, quand elle remet en cause les droits récurrents et fondamentaux des individus. Et finalement, nos actions sont aussi de pouvoir répondre à un usage hors contrôle des technologies pour défendre les valeurs démocratiques de l'UE que portent en première ligne les collectivités territoriales. Très clairement, l'Europe, est une digue pour les métropoles de la zone euro. Elle nous protège des tentatives de dérégulation des multinationales dans l’espace numérique de l’UE. Et elle ne doit absolument pas céder aux pressions américaines. »
Le phénomène de l’illectronisme chez les Européens s’explique aussi par un manque de compétences numériques. Et contrairement à une idée reçue, il ne touche plus seulement les séniors. Les réseaux sociaux et l’utilisation débridée des programmes IA, sans vraiment en comprendre a minima les fonctionnements et leur pouvoir d’influence, enferment de plus en plus les jeunes internautes dans leurs communautés en ligne. Ce manque flagrant de formation aux nouveaux outils informatiques favoriserait aussi la désinformation ou les ingérences politiques sur les plateformes sociales, constatent la plupart des participants du Forum européen des droits numériques à Bordeaux.
À lire aussiKigali accueille le premier Sommet mondial de l’intelligence artificielle en Afrique
Taara est le nom d’un projet développé par le laboratoire X d'Alphabet, la maison mère de Google. Son principe de fonctionnement est d’utiliser des faisceaux lumineux pour transmettre des données à haute vitesse, en lieu et place des infrastructures employant la fibre optique. Taara a déjà été expérimenté avec succès dans plus d’une douzaine de pays, dont le Kenya, le Ghana, la République démocratique du Congo ou encore l’Inde.
Ce projet est né du constat que près de trois milliards d’individus dans le monde, ne sont soit toujours pas connectés à internet ou alors confrontés à une connectivité lente et défaillante. Cet accès à un Internet minimaliste est, par ailleurs, trop souvent proposé à un tarif prohibitif pour les déshérités du web. Google a donc travaillé sur une solution technologique, à la fois économique et puissante, de transmission des flux de données numériques.
Le système utilise des ondes lumineuses dont le spectre électromagnétique se situe entre l'infrarouge et la lumière visible. Concrètement, les ingénieurs de Taara ont mis au point une puce photonique en silicium pour générer des « ponts lumineux » de connexion. L’équipement se compose de la puce mise au point dans les labos de Google, de plusieurs minimiroirs, mais aussi des capteurs et des optiques de haute précision. Des logiciels embarqués directement dans les appareils calculent automatiquement les meilleures trajectoires et l’intensité lumineuse pour relier les transmetteurs photoniques. Le système transmet des flux de données à des vitesses pouvant atteindre 20 gigabits par seconde et sur des distances assez conséquentes, d’environ 20 km. À titre de comparaison, cet acheminement numérique est comparable, voire supérieure à celui d’une infrastructure à base de fibre optique.
Plus rapide et moins coûteux que des connexions satellitaires de type Starlink, le système Taara a été conçu pour être à la fois facile à déployer et économique. Un réseau complet consommerait l’énergie d’une ampoule de 40 W, précise la jeune pousse indépendante de Google qui porte désormais le nom du projet originel. Des composants mécaniques étaient auparavant nécessaires pour orienter automatiquement les faisceaux lumineux sur les miroirs des systèmes de l'ancienne génération. La nouvelle version des bornes de connexion intègre des centaines d'émetteurs de lumière et un logiciel qui permet de contrôler la direction des rayons. Les appareils, qui se nomment Taara Lightbridge, ont été miniaturisés à l’extrême. La puce passe ainsi de la taille d'un feu de circulation à celui d'un ongle du petit doigt pour connecter en réseau les récepteurs et les transmetteurs.
Aucune région, même les plus enclavées, ne serait un obstacle à l’installation rapide de cette connectique légère, mais surpuissante. Le système a déjà été testé avec succès au-dessus du fleuve Congo, démontrant ainsi la capacité de cette technologie à fournir des connexions stables et rapides sur de longues distances. Pour illustrer la flexibilité du procédé, des déploiements en Inde, au Kenya, aux Fidji ou bien sur le territoire américain ont été réalisés. Le système permet de connecter des zones rurales enclavées ou de retransmettre sur le web des événements comme le festival de la vallée de Coachella aux États-Unis.
Sans les contraintes du câblage physique, Taara peut aussi être déployé en quelques heures dans des régions frappées par une catastrophe naturelle. Le dispositif se présente également comme un accès alternatif dans des zones urbaines densément peuplées, quand les réseaux traditionnels sont saturés.
À lire aussiPourquoi l'opérateur européen Eutelsat, rival de Starlink, grimpe en flèche en bourse
L'Observatoire français des drogues et des tendances addictives relève que les adolescents de 17 ans s’adonnent de plus en plus aux jeux d’argent et paris sportifs en ligne. L’essor de ces pratiques chez les mineurs concorde avec une forte pression publicitaire qui leur est spécifiquement destinée, malgré une légalisation qui interdit, depuis 2010, l’accès aux jeux d'argent et de hasard des plus jeunes.
Faites vos jeux, et rien ne va plus ! Et c'est effectivement le cas, alerte l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. L'organisme a publié deux notes complémentaires aux différents travaux de recherches qu'il mène depuis des années. L’une dresse l’état des lieux de la réglementation encadrant la publication des messages en ligne en faveur des jeux d’argent et de hasard. La seconde note livre une analyse approfondie de ces publicités en ligne.
Pour réaliser cette étude, 124 publicités françaises officielles et différentes, datées entre 2014 et 2024, ont été collectées sur Internet et passées au crible. Le constat est sans appel : sur 124 pubs, 102, soit 82 % du total de ces messages, ont été diffusées après 2020, c’est-à-dire bien après la mise en place de restrictions encadrant les messages publicitaires en faveur des jeux d’argent et de hasard.
Ces pubs incitatives utilisent des symboles ou des références attirant spécifiquement les jeunes, comme des personnages fictifs de jeux vidéo, de bande dessinée et autres cartoons animés. Plus problématique, certains messages mettent en scène des adolescents pour vanter les jeux d’argent et les paris sportifs en ligne. Ces stratégies de communication sont pourtant totalement interdites, nous rappelle l'Observatoire dans son rapport.
Plusieurs études corroborent les conclusions de l’OFDT précisant que plus les pratiques de jeu d’argent sont précoces, plus le risque d’addiction est grand. Les jeux de grattage n’échappent pas à ce phénomène inquiétant, prévient de son côté l’Autorité nationale des jeux, en qualifiant de très mauvaises idées de cadeaux, les tickets à gratter pour les enfants.
La promesse d’une gratification sociale par le jeu est souvent véhiculée dans ces pubs destinées aux jeunes. Cette stratégie markéting se base principalement sur le phénomène de la pensée magique qui habite chacun de nous depuis l’aube des temps. Ce travers inconscient se concrétise par le fait d’être convaincu de pouvoir influencer le cours des événements avec de fausses relations de causes à effets. Toutefois, jamais un vendredi 13 ne vous donnera plus de chance de remporter un gros lot de quelque nature que ce soit. Par ailleurs, les publicistes usent et abusent du stratagème dans leurs messages en employant une figure de style dénommée la tautologie. Ils vous expliqueront, par exemple, que « 100 % des gagnants ont tenté leur chance ». Un slogan qui est devenu une « vérité vraie » aux yeux des joueurs excessifs et victimes de ces formules tautologiques, estimant, par exemple, « qu’au jour d’aujourd’hui », la chance de l’emporter devrait arriver « incessamment sous peu ».
Des promesses de gains chimériques vantées par une pub aux ressorts pléonastiques qui les poussent toujours à miser plus, en sacrifiant leurs finances, leur santé mentale jusqu’aux relations avec leur entourage.
À lire aussiBrésil: la fièvre des jeux en ligne
L’intelligence artificielle (IA), utilisée pour rendre plus efficace le fonctionnement du secteur public, faire des économies ou encore simplifier la tâche des usagers, a de fortes conséquences sur nos vies et celle de l’administration. Ainsi, de nombreux outils faisant appel à des algorithmes sont employés dans l’administration. Et si cette révolution n’en est qu’à ses débuts, elle suscite déjà des réserves.
En France, c’est la défenseure des droits, Claire Hédon, qui exprime son inquiétude dans son rapport annuel d’activité pour 2024. La défenseure des droits, qui s’applique à protéger les droits de chacun, s’inquiète notamment de « la dématérialisation à marche forcée des services publics » et réclame plus de transparence sur l’utilisation de l’IA par l’administration. Selon le rapport, il faut donner aux usagers « la possibilité d’interagir avec l’administration par plusieurs canaux et pas seulement via le numérique. »
Pour aider un demandeur d’emploi à rédiger un CV, à mieux cibler un poste, à effectuer des démarches, l’IA peut être utile. Du côté de l’administration, elle peut aider à déterminer plus facilement qui a droit à une allocation ou à répondre en ligne plus efficacement aux demandes du public. Mais assez fréquemment, l’automatisation et la dématérialisation débouchent sur des dysfonctionnements, voire des impasses. L’Administration numérique pour les étrangers en France, l’Anef, est un cas symptomatique.
Si le problème est désormais connu, la défenseure en détaille les conséquences : « Les ressortissants étrangers rencontrent des difficultés pour demander le renouvellement de leurs titres de séjour, à cause de nombreuses défaillances du portail par lequel ces personnes sont obligées de passer. » Le système bugge, ils ne « peuvent joindre personne », ce qui engendre des difficultés et met en péril leur intégration : la plateforme ne va pas leur sortir la preuve de leur droit au séjour. Les conséquences sont terribles : ils n’ont pas le droit de travailler, ils peuvent perdre leur emploi, leur logement, voir leurs prestations sociales suspendues ou encore avoir des difficultés d’accès aux soins.
L’IA est de plus en plus utilisée pour améliorer le service au citoyen, mais aussi et surtout pour faire des économies ! En Grande-Bretagne, le Premier ministre Keir Starmer a fait ses comptes : « les outils », qu’il qualifie d’archaïques, de l’administration anglaise, lui font perdre chaque année 53 milliards d’euros. Il veut donc déployer l’IA partout, en attirant les entreprises du secteur et en leur laissant tester en Angleterre leurs innovations avant toute régulation.
L’Union européenne, elle, essaye précisément de mettre en place des garde-fous compte tenu des risques majeurs sur les droits et libertés individuelles que peut faire peser l’IA via la collecte et l’utilisation massives des données personnelles.
À lire aussiLa course à l’intelligence artificielle, nouvel instrument de domination mondiale
La Chine a révélé qu'elle disposait désormais d'un robot capable de sectionner des câbles sous-marins dans les hauts-fonds. Selon le South China Morning Post, ce submersible « compact » peut couper les câbles les plus solides, qu'il s'agisse de liaisons électriques ou de communication, jusqu'à 4 000 mètres de profondeur.
Nous pensons à tort que nos smartphones, ordinateurs et autres machines informatiques connectées sont reliés les uns aux autres en passant par des connexions satellitaires, par des ondes hertziennes, ou encore par du wifi. Mais qu’elles soient du domaine grand public ou pour assurer les activités de n’importe quelle entreprise dans le monde, la quasi-totalité de nos communications électroniques dépendent à plus de 95 % des câbles sous-marins. L’invasion de l’Ukraine par la Russie nous a déjà révélé l’importance stratégique que revêtent les faisceaux optiques en mer Baltique avec la multiplication des tentatives de leurs destructions qui seraient imputables à Moscou.
Notons que la suprématie opérationnelle dans cette guerre des câbles sous-marins est détenue pour l’instant par les États-Unis, la Russie et la Chine. Cette compétition est, par ailleurs, l’objet d’une véritable course technologique entre ces trois puissances mondiales. Et, notamment, dans un contexte de tension géopolitique exacerbée autour des îles de Taïwan qui sont depuis des années revendiquées par la Chine. Le South China Morning Post, quotidien de Hong Kong, vient de révéler à ce titre que des ingénieurs du Centre chinois de recherche naval sont parvenus à concevoir un robot subaquatique capable de mettre hors service des câbles sous-marins.
Ce submersible de petite taille est conçu en alliage de titane. Il ressemble, selon les schémas exposés dans le journal, à une scie circulaire qui a été fixée à un bras articulé. L’ensemble du dispositif résiste aux pressions des fonds marins jusqu'à 4 000 mètres, soit une immersion qui est deux fois plus profonde que celle à laquelle sont habituellement ancrés les câbles maritimes. Mais son rayon d’action pourrait atteindre les 10 km de profondeur une fois accroché aux bathyscaphes de la marine chinoise. Le disque diamant de 15 cm de diamètre au bout du bras articulé de l’engin est capable de découper en tranches les épaisses gaines en acier, caoutchouc et polymères protégeant la majorité des câbles véhiculant les flux de données numériques.
Ce serait la première fois qu'un pays signale disposer d'un tel engin, selon le quotidien hongkongais. Et on peut se demander pourquoi la Chine, d’habitude si discrète sur ses capacités de guerre hybride, a choisi de révéler publiquement détenir un tel dispositif de sabotage de câble. Le quotidien de Hong Kong propose un début de réponse en rappelant que Pékin dispose de la flotte de submersibles la plus importante du monde, avec une armada d’engins robotisés. Avec ce type d’appareil, la Chine pourrait opérer sans faire surface sur l’un des « nœuds stratégiques » d’interconnexion maritime qui est situé au large de l’île américaine de Guam, dans le Pacifique. Une région océanique dans laquelle se concentrent une douzaine de câbles sous-marins utilisés autant par les forces militaires des États-Unis que par des organismes privés comme Google ou encore Meta.
À lire aussiDans les pays baltes, vers une interdiction totale de TikTok?
Dévoilé aux États-Unis en septembre 2023 puis généralisé en avril 2024 sur l'ensemble des applications comme Facebook, Instagram, WhatsApp, propriétés du groupe de Mark Zuckerberg, Meta AI débarque en Europe. L'interface d'intelligence artificielle est centrée sur la génération de texte. En revanche, la possibilité de créer des images a été retirée de la version européenne, contrairement à celle qui est disponible aux États-Unis, et dans les pays situés en dehors de la zone euro.
Disponible dans six langues, la firme américaine Meta annonce déployer son assistant IA dans 41 pays de l'Union européenne (UE), en commençant par la France et l'Allemagne, ainsi que dans 21 territoires d'outre-mer liés à l'UE. Un déploiement qui sera réalisé de façon progressive au cours des prochaines semaines, prévient toutefois l'entreprise dans son communiqué. Concrètement, ce robot conversationnel de type génératif est capable de répondre aux questions des utilisateurs en générant des textes comme le fait son concurrent ChatGPT d'OpenAI. Le programme a, par ailleurs, accès aux moteurs de recherche sur internet pour actualiser ses réponses.
Pour activer ce service d'intelligence artificielle (IA), aucune manipulation n'est nécessaire : son installation est automatique. L'utilisateur devra ensuite cliquer sur une icône représentant un cercle bleu quand elle apparaîtra sur Messenger, Instagram, Facebook et sur WhatsApp. Et pour utiliser le programme, vous devrez écrire « @MetaAI » avant de formuler votre requête.
La firme américaine avait jusqu'ici suspendu le déploiement de son IA dans l'UE, en invoquant le manque de visibilité sur les règlements qui encadrent le numérique en Europe. Des législations que le patron de Meta jugeait comme « fragmentées », aux « mises en œuvre incohérentes » et qui « freinaient l'innovation ». Mais finalement, après mûre réflexion et, sans doute, des tractations avec les régulateurs, Meta AI débarque en Europe.
Selon le patron de Meta, ce robot conversationnel n'est pas qu'une IA générative de plus. L'objectif poursuivi par l'entreprise est de lancer, à terme, un écosystème numérique complet et ouvert à tous pour concevoir des agents intelligents. Les entreprises, les créateurs de contenus, les chercheurs ou les particuliers pourront ainsi configurer et adapter les propres robots IA, expliquait récemment, par visioconférence, Mark Zuckerberg.
« Finalement, ce n'est pas juste une technologie, c'est un écosystème complet que vous développez avec la prochaine génération des technologies dédiées à l'intelligence artificielle. La question principale pour Meta est de savoir comment créons-nous, non seulement, un ensemble florissant de produits et de gains de productivité économique, mais aussi comment avoir une meilleure économie politique, plus durable autour de l'IA ? Et vous savez, je pense que nous l'avons déjà fait, et raisonnablement bien, avec nos réseaux sociaux. Je pense qu'il sera important de faire encore mieux avec l'intelligence artificielle. Notamment, pour atténuer certaines des préoccupations que les internautes auront en utilisant ces IA, au sujet de leurs moyens de subsistance, de leurs emplois et même de leur vie », détaillait alors le PDG de Meta.
Meta prévoit d'investir entre 60 et 65 milliards de dollars dès cette année pour développer principalement des centres de données, des serveurs informatiques et les infrastructures réseaux qui sont essentiels à l'essor de sa technologie. Meta a fait de l'IA sa priorité.
Le groupe estime pouvoir réussir cette transition numérique, si les milliards d'abonnés qui utiliseront ses programmes intelligents restent captifs de leurs applications et leurs réseaux sociaux préférés.
À lire aussiIntelligence artificielle: Meta poursuivi en France pour violation des droits d'auteur
Depuis au moins un an, plusieurs centaines de milliers de Français ont été scannés, à leur insu, par un système de reconnaissance faciale. Ce dispositif a été déployé à l'occasion de courses à pied dans l'espace public réunissant des milliers de sportifs amateurs et de spectateurs. Mais petit problème, la collecte de données biométriques par un système d'intelligence artificielle est une pratique totalement interdite dans l'Union européenne.
La jeune pousse PhotoRunning est l'une des principales entreprises du secteur de la reconnaissance faciale en France. La société propose aux participants d'un événement sportif, principalement des courses à pied amateurs, de retrouver sur le site de l'entreprise toutes les images de leurs exploits. Jusqu'ici, pas de problème sur les intentions louables de ce service en ligne.
Mais voilà : afin que le programme d'intelligence artificielle (IA) soit efficace et délivre les clichés aux intéressés, tous les visages, des coureurs aux spectateurs jusqu'aux simples passants, ont été préalablement analysés par le système de reconnaissance faciale de l'entreprise. Ce recueil de données biométriques a été appliqué lors de 48 courses au cours des 12 derniers mois.
Environ 320 000 visages de personnes ont ainsi été enregistrés dans les bases de données sur les serveurs de PhotoRunning. Certaines courses couvertes par le dispositif de l'entreprise concernaient des épreuves réservées spécifiquement aux mineurs. Les données biométriques d'au moins 3 000 jeunes participants ont été ainsi collectées par le programme IA.
Depuis les JO de Paris, le sport est devenu le terrain expérimental préféré des technologies de vidéosurveillance pilotées par IA, mais avec une nuance de taille : le traitement informatique des images vidéo utilisé pendant les JO permettait d'identifier automatiquement des « événements » qualifiés d'anormaux, comme des mouvements de panique dans une foule, ou de pouvoir suivre les déplacements d'individus suspects.
La vidéosurveillance par IA des JO n'utilisait pas la reconnaissance faciale, nous rappelle Philippe Blanc, responsable des analyses vidéo chez Eviden, une société de cybersécurité : « La différence fondamentale entre la reconnaissance faciale et la reconnaissance comportementale, qui est pilotée par IA, est que dans un cas, le dispositif de vidéosurveillance identifie des personnes par rapport à leur visage et par rapport à une liste de référence. Dans l'autre cas, les systèmes se concentrent plutôt sur des analyses de mouvements de personnes. Par exemple, pour repérer des chutes dans une foule ou pour localiser des comportements anormaux de type violence qui seraient perpétrés par des groupes d'individus. En revanche, les technologies de reconnaissance faciale qui sont basées sur l'analyse des visages permettant de constituer une base de données biométriques sont aujourd'hui interdites en France et dans tous les pays de l'Union européenne. »
Les organisateurs des manifestations sportives qui ont employé le système PhotoRunning affirment qu'ils ignoraient que ce dispositif de reconnaissance faciale collectait les données biométriques de tout le monde. Mais cet argument ne tient pas. Que ce soit du côté des organisateurs ou celui de l'entreprise française, nul n'est censé ignorer le règlement général sur la protection des données en vigueur depuis 2018 dans tous les pays de l'UE. Le RGPD interdit formellement l'utilisation de la reconnaissance faciale dans l'espace public, sauf exception, pour des raisons de sécurité. Cette autorisation est fortement encadrée et soumise aux autorités compétentes.
Par ailleurs, ces mesures exceptionnelles exigent d'obtenir le consentement explicite et non contraint des personnes scannées par ce type de dispositif. Et c'est bien là le problème : à force de toujours minimiser, pour des raisons de facilité d'usage, la reconnaissance faciale dans l'espace public, la surveillance de masse par IA deviendra bientôt la norme dans nos sociétés. Avec ce risque certain que la vie privée des citoyens, en dehors du regard analytique des caméras pilotées par IA au quotidien, ne devienne un jour prochain une infraction, qu'il conviendrait peut-être de sanctionner. Et que nos parcours santé soient systématiquement surveillés.
Alors que campagnes russes visant les réseaux sociaux et les médias traditionnels sont désormais bien documentées, le Kremlin a développé un système de propagande plus subtil. Il consiste à influencer les réponses que délivrent les programmes d'intelligence artificielle (IA) dite générative. La plupart des IA occidentales seraient ainsi contaminées par les infox de Moscou, révèle une étude menée par la plateforme web NewsGuard, spécialisée dans l'analyse de la fiabilité des sites d'information.
Jusqu'à présent, les trolls à la solde de Moscou employaient des programmes IA pour les aider à diffuser en masse leurs messages de propagande sur les réseaux sociaux. Mais une nouvelle méthode pour effectuer plus discrètement ce trafic d'influence a été révélée par la plateforme américaine NewsGuard. La technique consiste à s'attaquer directement aux agents conversationnels IA que nous utilisons quotidiennement.
Pour réaliser ce type d'intrusion, la Russie a créé une organisation portant le nom de Pravda. Le terme russe, qui signifie « vérité », désigne un immense réseau de désinformation, qui a été lancé en avril 2022. L'organisation est entièrement gérée depuis Moscou. Son objectif n'est plus seulement d'influencer directement les internautes sur les réseaux sociaux ou de publier des faux articles sur les sites web, mais de bien manipuler les modèles de langage des programmes d'intelligence artificielle.
NewsGuard a mené son enquête en testant méthodiquement les dix principaux dispositifs conversationnels par IA utilisés actuellement. L'examen approfondi des informations délivrées par ChatGPT d'OpenAI, Claude d'Anthropic, Grok d'Elon Musk, Chat de Mistral, Gemini de Google ou encore Copilot de Microsoft, a révélé le pot aux roses. Toutes ces IA seraient désormais sous influence russe, indique NewsGuard et d'autres ONG. Concrètement, pour réussir à manipuler les modèles d'apprentissages des IA génératives, les hackers du groupe Pravda ont eu recours à une technique dénommée le « LLM Grooming ».
Le procédé consiste à saturer les jeux de données d'entraînement des IA avec des informations biaisées en publiant massivement des messages truqués en ligne. Par exemple, en soumettant 10 milliards de fois le message à une IA que l'image du drapeau russe figure sur tous les pelages des chats dans le monde, le programme finira par transmettre cette affirmation mensongère à ses utilisateurs. Évidemment, les trolls du groupe Pravda, qui ont bien d'autres chats à fouetter, cherchent plutôt à ce que les IA diffusent des contre-vérités en reprenant les narratifs prorusses à grande échelle.
Ce phénomène de contamination des IA est d'autant plus inquiétant que les États-Unis ont indiqué vouloir mettre en pause leurs opérations de cybersécurité à l'encontre de la Russie.
En revanche, l'Union européenne (UE) a précisé mardi 18 mars que la Chine et la Russie ont recours à un « arsenal numérique massif » de plus en plus sophistiqué pour s'ingérer et manipuler les démocraties occidentales. Cette déclaration a été formulée juste avant les tractations par téléphone entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine. Si elles ont abouti à l'éventualité d'un cessez-le-feu de 30 jours, cette trêve est d'une portée très limitée, ne concernant, par exemple, que la suspension des frappes sur les sites énergétiques de l'Ukraine.
Que ce soit dans les domaines industriels, militaires ou ceux des services en ligne, l'Europe est fortement dépendante des technologies chinoises et étasuniennes. C'est la raison pour laquelle Airbus, Dassault Systèmes et plus de 90 entreprises des pays de l'Union européenne exhortent la Commission européenne à créer un fonds d'infrastructure souverain.
Cette lettre ouverte a été envoyée à la patronne de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, vendredi 14 mars 2025, avant d'être révélée par l'agence de presse Reuters lundi 17 mars. Les signataires soulignent l'urgence pour Bruxelles de prendre des mesures drastiques afin de maintenir l'autonomie stratégique de l'Union européenne (UE) dans les secteurs clés de la tech. Un appel qui intervient alors que les tractations entre la Russie et les États-Unis sur le conflit ukrainien entrent en zone de turbulences.
Dans le secteur des technologies de défense, l'Europe dépend fortement du système militaire américain. Des avions de chasse aux satellites en passant par l'artillerie, les munitions et les télécommunications, la plupart de ces dispositifs sont soumis aux contrôles stricts des États-Unis. Cette domination serait à ce titre plus que criante dans le secteur de l'aviation de chasse, avec pas moins de 13 pays de l'UE déjà engagés dans l'acquisition de F-35. Mais petit problème : l'efficacité de cet avion furtif repose sur la gestion de très nombreuses données tactiques qui sont hébergées dans des centres spécifiques aux États-Unis.
« L'Europe doit reprendre l'initiative sur le plan technologique à tous les niveaux de son infrastructure numérique essentielle », estiment les signataires dans leur lettre ouverte. Ils pointent les faiblesses de l'UE dans le domaine des logiciels, des applications pour mobiles, des plateformes dites de services numériques, dont la plupart hébergent, voire financent des médias sur le sol européen.
Un marché de la tech qui conditionne aussi la distribution des programmes de l'intelligence artificielle. Du côté des productions matérielles, ce n'est guère mieux. La fabrication de semi-conducteurs, de processeurs de calcul haute capacité, d'unités de stockage des données et de matériel de connectivité ultrarapide servant, par exemple, au secteur bancaire, sont opérés en dehors du territoire européen. En conséquence, les industriels de la tech dans l'UE doutent de nos réelles possibilités à développer des technologies souveraines et innovantes.
La concurrence acharnée de la Chine dans les domaines des hautes technologies, mais également dans les secteurs des réseaux énergétiques et des médicaments essentiels, assombrissent ce tableau peu reluisant de la compétitivité européenne dans les domaines du numérique.
Les géants européens de la tech réclament que les gouvernements de l'UE adoptent une politique de préférence nationale dans leur investissement public. Mais force est de constater que les commandes de chasseurs américains effectuées par certains pays de l'UE se situent aux antipodes du plan de souveraineté numérique qu'ils préconisent.
Toutefois, les signataires ont bien précisé à Bruxelles que l'objectif de cette missive n'est pas d'exclure des acteurs non-européens. Ils prônent plutôt de créer un espace dans la zone euro dans lequel les entreprises de l'UE des hautes technologies peuvent plus facilement concurrencer leurs homologues internationaux. Les signataires de la lettre concluent que, sans un fonds d'infrastructure souverain, c'est la croissance économique de la zone euro qui risque de s'affaiblir.
Les services de renseignement des pays baltes l'ont tous souligné dans leurs derniers rapports, l'influence chinoise est très préoccupante. Raison pour laquelle ils envisagent de plus en plus d'interdire le réseau chinois TikTok. Si TikTok est de moins en moins accessible, ils visent une interdiction large.
De notre correspondante dans les pays baltes,
En 2023, le ministère letton des Affaires étrangères a décidé d’interdire l’installation de l'application TikTok sur les téléphones professionnels de ses employés. Une initiative prise suite à une décision similaire de la Commission européenne. L’Estonie a suivi le mouvement, interdisant l’application pour tous les fonctionnaires.
En Lituanie, aucune interdiction, mais une forte recommandation de la part des autorités de ne pas utiliser ce réseau qui vient de Chine, notamment parce que les éléments publiés sur le réseau peuvent se retrouver entre les mains de services de renseignements chinois.
À lire aussiLa Commission européenne demande à ses employés de désinstaller TikTok de leurs téléphones
L’été dernier, une pétition a été lancée sur le site letton Mana balss, ce qui veut dire « Ma voix ». Si la pétition recueille plus de 10 000 voix, le Parlement letton sera dans l’obligation de l’étudier. En un peu plus de six mois, la moitié des signatures nécessaires a été collectée. La raison de cette initiative : la propagande russe se sert du réseau TikTok pour glorifier la guerre en Ukraine et diffuser sa désinformation.
Mi-janvier, c’est le ministre des Affaires étrangères estonien qui a appelé à une interdiction générale pour les mêmes raisons : TikTok est l’un des vecteurs de la désinformation venue de Russie. On a vu lors des précédentes élections en Roumanie que la Russie s’était servie de ce réseau pour s’immiscer dans la campagne et favoriser son candidat. Dans cette région limitrophe de la Russie, cela inquiète.
À écouter dans Les dessous de l'infoxRoumanie: Tik Tok et Meta sur la sellette, après l'annulation de la présidentielle
Le début de l’année dans les pays baltes, c’est la saison de la publication des rapports des services de renseignement. Par exemple, dans le rapport letton, un chapitre entier est consacré à ce sujet : les autorités lettones relèvent que le réseau TikTok est devenu un lieu où se déversent la propagande russe contre les Baltes et les Ukrainiens et la propagande pro-guerre. Autre fait inquiétant : les autorités constatent que le niveau d’agressivité verbale est plus élevé que sur le réseau Facebook.
Quant à la Chine, elle utilise aussi la plateforme TikTok dans les pays baltes, principalement pour redorer son image auprès de la population lettone, et surtout des jeunes, puisque la Chine soutient la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Ce que le pays cherche, selon les autorités lettones, est de façonner un public bienveillant pour mettre en œuvre ses objectifs de politique étrangère pour affaiblir les liens de la Lettonie avec l’Union européenne et les États-Unis.
À écouter dans 8 milliards de voisinsFaut-il interdire TikTok ?
Les évolutions des programmes d'intelligence artificielle (IA) comme ChatGPT d’OpenIA, Gemini de Google ou encore Grok, lancé par Elon Musk, nous démontrent que dans certains cas, encore limités, ces systèmes informatiques sont plus perspicaces que les humains. D’où une question existentielle, sommes-nous à la veille de la « singularité » technologique ? Ce concept désigne ce moment de bascule quand les machines pourront faire jeu égal avec l’esprit humain.
Alors que des algorithmes aux fonctions basiques dans les centres de données dominaient déjà le monde par réseau interposé, les nouveaux programmes IA sont parvenus à doter nos ordinateurs et nos mobiles d’un embryon d’intelligence. Des IA à tout faire en quelque sorte, mais omniprésentes, qui sont pilotées par les internautes à distance en empruntant toujours les chemins de l’Internet. Toutefois, les évolutions rapides de l’IA inquiètent de nombreux scientifiques et personnalités du monde de la high-tech. Ils estiment que « le déploiement hors contrôle de ces programmes, conduirait à l'extinction de l’Humanité ». Mais même pas peur ! Car le concept de la « singularité » technologique, prévoyant que l’intelligence des machines dépassera celle des humains, varie énormément dans l’esprit des chercheurs et des concepteurs des programmes IA.
Certains d’entre eux spéculent que ce point de rupture entre nous et les machines pourrait apparaître dès l’année prochaine, d’autres estiment qu’il ne surviendrait pas avant 2040 ou bien plus tard.
Remarquons cependant que tous s’accordent pour signaler que ce moment arrivera forcément un jour ou l’autre, au simple constat des progrès phénoménaux des technologies IA.
Et là, fini de rire !, car ces programmes seraient capables d’accomplir toutes les tâches humaines avec une intelligence comparable à la nôtre. Pire, elles seraient en mesure de s’améliorer d’elles-mêmes à un rythme exponentiel. Et une fois la mise en fonction d’une intelligence artificielle générale, siglée AGI, ces programmes auront la capacité de concevoir des versions encore plus puissantes d’elles-mêmes. « Cette évolution sera plus rapide que prévu », estimait lors d’une conférence organisée par la société américaine de fonds d'investissement alternatif Citadel, Eric Schmidt, l’ancien PDG de Google : « La prochaine phase de développement des IA concerne les agents intelligents. Actuellement, il semble que ces systèmes soient capables de faire de la physique, de la chimie et ainsi de suite, au niveau de 80 à 90 % d'un doctorant dans ces domaines, ce qui est considérable. À ce stade, il est relativement simple d'imaginer que ce type de modèles IA pourrait devenir capable de prendre ses propres décisions et de tracer sa propre voie sans intervention humaine. Tout cela se produira dans les 5 à 6 ans et c’est fascinant. Toutefois, nous pouvons envisager ce scénario possible dans lequel ce genre de programme serait interdit de déploiement, car considéré comme trop dangereux pour nos sociétés. »
Les dernières évolutions des programmes IA soulèvent des inquiétudes dans la communauté scientifique. Comment garantir que ces systèmes restent bénéfiques et sous contrôle humain ? Telle est la question ! Question à laquelle ont tenté de répondre 2 700 chercheurs dans une étude prédisant que l’IA générale n’apparaîtrait pas avant 2060. Mais ils insistent aussi sur les risques existentiels que font courir ces programmes super-intelligents à la civilisation humaine. Les plus pessimistes d’entre eux estimant que l’humanité doit réfléchir dès maintenant aux dispositifs de sécurité qui permettraient de les débrancher si ces IA échappaient à notre contrôle.
À lire aussiLe site des alternatives européennes au numérique américain
En liten tjänst av I'm With Friends. Finns även på engelska.