Pourquoi migrer? Comment les oiseaux font-ils pour trouver leur route de jour comme de nuit, pour traverser les océans, pour survivre à de si longs voyages?
Les oiseaux suivent ce que l’on appelle des voies ou des “routes” migratoires assez précises et spécifiques à leur famille/espèces. Le terme “trajet” sera plutôt utilisé pour qualifier le voyage d’un individu. Tant que les oiseaux ne rencontrent pas d’obstacles, comme une chaîne de montagnes, ils vont migrer sur un large front.
La taille du front de migration peut évoluer durant le voyage: de très étendu, il peut devenir beaucoup plus restreint lorsque les oiseaux atteignent leurs quartiers d’hiver. À l’inverse, des espèces se déplacent sur des fronts à la largeur uniforme durant toute la migration. Les Grues cendrées en sont le meilleur exemple: elles traversent la France dans un couloir de seulement 200km de large !
Ces fronts étroits sont caractéristiques des espèces qui voyagent en famille, les adultes transmettant cette connaissance aux jeunes.
Beaucoup d’oiseaux suivent la route la plus courte entre deux points. Mais les oiseaux tiennent compte de bien d’autres paramètres que la distance à parcourir pour déterminer leur voie de migration. Ainsi :
Ils peuvent faire des pauses pour se nourrir et se reposer.
Suivre la côte permet également de se repérer dans l’espace.
Ils peuvent tenir compte de la la saisonnalité des ressources.
Autre paramètre essentiel: les conditions atmosphériques et notamment l’influence des vents. S’ils sont très puissants, ils peuvent dévier un oiseau de sa trajectoire. Aussi, un oiseau expérimenté sera à même de prendre ce paramètre en compte et même, de l’utiliser à son avantage. Il parcourt alors plus de kilomètres... mais de manière bien plus économique.
De fait, à cause de ces questions de ressources alimentaires évoluant dans le temps et des vents dominants, les oiseaux ne suivent généralement pas la même route à l’aller qu’au retour.
Une grande majorité d’oiseaux effectuent des migrations dites “en boucle“, parcourue dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Par exemple, beaucoup d’espèces suivent la côte Atlantique à l’automne mais remontent par la vallée du Rhône au printemps. Rapaces, passereaux, limicoles font ce choix par exemple.
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Notre invité Adrien de Montaudouin est ornithologue et fondateur de l’association CPAL.
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📖Marc est aussi l'auteur d'En finir avec les idées fausses sur le monde Vivant (Éditions de l'atelier 2024).
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