Sveriges mest populära poddar

Baleine sous Gravillon

S04E29 Migrations des oiseaux 12/12 : Au printemps (avril mai juin), Adrien de Montaudouin (ornithologue)

11 min • 27 september 2022

Moment solennel, tout dernier épisode de grande saga dédiée à la migration des oiseaux. 

 

La présentation qui suit est de Gilbert Blaising, de oiseaux.net. Le réchauffement climatique a entraîné des modifications notables dans le comportement migratoire de certaines espèces d'oiseaux. Il est prévisible que ces changements se poursuivent et même s'accentuent. Des hirondelles hivernent maintenant en France au lieu de se rendre en Afrique. Celles qui y descendent encore partent plus tard et reviennent plus tôt. Les cigognes restent au stand aussi.

 

Les migrations étant ainsi écourtées, les oiseaux concernés font, en grande partie, l'économie des énormes dépenses d'énergie qu'exigeaient ces voyages au long cours et qui étaient la cause d'une importante mortalité à coté des accidents, de la prédation et de la chasse.

 

Autres avantages pour ceux qui renoncent à hiverner en Afrique subsaharienne: ils échapperont à:

  • La pénurie de nourriture liée à la désertification des régions sahéliennes

  • L'assèchement des zones humides tropicales

  • La montée du niveau des océans qui envahira les vasières des estuaires riches en nourriture et donc indispensables aux haltes alimentaires. 


L'avantage pour beaucoup d'oiseaux d'Europe du Centre et du Nord de pouvoir écourter leur voyage saisonnier a pour contrepartie une redoutable menace. Beaucoup d'espèces nichent dans la toundra arctique parce que les larves d'insectes, moustiques en particulier, y pullulent l'été. Or ce milieu, très vulnérable au réchauffement, est en train de reculer au profit de la taïga.

 

On estime que la toundra est condamnée à disparaître à terme, entraînant le déclin, voire la perte de très nombreuses espèces qui s'y reproduisent exclusivement, comme les cygnes de Bewick, les oies rieuses, les bernaches à cou roux et une grande variété de chevaliers et de bécasseaux.

 

En même temps, le réchauffement des eaux superficielles de l'Atlantique modifie la répartition des poissons et donc des oiseaux qui s'en nourrissent. Ces espèces risquent donc de quitter nos côtes et nos îles pour suivre le déplacement vers le Nord du phytoplancton qui est à la base de toute la chaîne alimentaire marine.

 

Ces évolutions imputables au réchauffement du climat vont se combiner au déclin de bien des espèces provoqué par les activités humaines.

 

Certes, les oiseaux ne risquent pas de disparaître pour laisser des - Printemps silencieux - Au contraire, certaines espèces, dites - généralistes -, prospèrent, car plus adaptables à une grande variété de milieux. C'est le cas par exemple des pigeons ramiers, des mésanges charbonnières, des fauvettes à tête noire.

 

Globalement toutefois, notre faune aviaire qui était considérée comme la plus riche d'Europe tend et tendra toujours plus vers la banalisation et l'uniformisation.

 

Mais les Français et les Européens, urbanisés à plus de 80%, en prendront-ils seulement conscience pour éventuellement le déplorer et réagir ?

_______


📖Nomen, l'origine des noms des espèces (Ulmer 2024).


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

00:00 -00:00