Vous vous dites qu’il y a une erreur dans le titre de ce podcast. Qu’on ne dit pas briani mais biryani. Eh bien non, et je vais vous dire pourquoi.
Je vous parle souvent de mes racines normandes mais j’ai aussi des origines bien plus exotiques : l'Île Maurice. Ma mère est né là-bas, mon père n’est pas né là-bas. Bref, je suis métisse.
L'Île Maurice, ce sont, certes, des plages magnifiques, du soleil et des cocotiers mais c’est aussi une culture gastronomique riche où tous les continents se retrouvent à table. Et le plat emblématique de l’île, c'est le briani. Il est à base de riz, de pomme de terre et d’épices avec de la viande ou parfois du poisson.
Le biryani, c’est un plat indien. Le briani, c’est un plat mauricien. Les deux sont liés. Le biryani trouve ses origines en Inde du Nord, importé par les Monghols au XVe siècle. Le plat arrive à l'Île Maurice dans les bagages des immigrés indo-musulmans venus travailler dans les plantations de canne à sucre aux alentours du XIXe siècle. Le biryani devient briani ou brié comme on dit en créole à Maurice. La différence, c’est le mélange d’épices : plus subtil à Maurice et moins pimenté qu’en Inde.
Et sa préparation relève de l’art. Comme pour le maître canardier (petit clin d’oeil à l’épisode du canard au sang), il existe un métier spécifique à la réalisation du briani. Celui qui le prépare, c’est le bhandari.
Donc, dans ce plat, il y a de la viande puis des pomme de terre puis du riz, des oignons et un beau mélange d’épices. Les ingrédients sont disposés en couches successives et tout ce beau monde se retrouve dans une même marmite, qu’on appelle le deg. Tout réside dans la cuisson, le briani est cuit à l’étouffée. Le deg est traditionnellement scellé par une pâte à luter pour enfermer et conserver toutes les saveurs des ingrédients et des épices qui cuisent ensemble.
Impossible de faire un brié pour une personne, c’est un plat de partage. Un incontournable des mariages, des fêtes de famille. Le bhandari peut cuire des brianis pour des centaines de personnes dans un seul deg. Vous verriez la taille de la marmite ! Obélix aurait largement pu tomber dedans étant petit. Je crois que ça a été un peu mon cas.
J’aimerais dédier cet épisode à ma grand-mère mauricienne : Noor, ma Nanie, qui nous a quitté en ce début d’année 2024. Ce sont toujours les meilleurs qui partent trop tôt.
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