Tout est bon dans le cochon. Cette phrase est attribuée à Brillat-Savarin, gastronome et auteur culinaire français. C’est tellement admis que c’est devenu une expression, on en a même fait des chansons ! Si si je vous assure. Du groin jusqu’au jambon, la queue en tire-bouchon, c’est bon. Merci à la chanteuse Juliette pour cette fine analyse.
Tuer un cochon, ça permet de nourrir toute une famille et ce, pendant des mois. C’est une tradition des campagnes européennes notamment dans les pays des Balkans. En France, on l’appelle le tue-cochon, la pélaporc ou encore la péléra. Ça se fait en hiver, en famille ou entre amis. Tout le monde se retrousse les manches parce que préparer le cochon peut prendre jusqu’à trois jours. Il y a même des saigneurs, rien à voir avec un titre féodal mais des personnes qui saignent le porc.
Le jour même de l’abattage, on utilise le sang du porc… et tiens, voilà du boudin ! On sort les abats : langue, cervelle, coeur, rognons. J’arrête là, je sens que je suis en train de vous perdre. On passe à la viande. Il y a une vingtaine de larges morceaux comme le jambon, le haut de la cuisse ou l’échine le haut du cou. Certaines parties de l’animal seront salées et conservées, ce fera de la charcuterie.
Tout est bon dans le cochon : salade de museau, pied de porc, on mange aussi son gras en grattons : ce sont de tout petit morceaux de viande cuit dans beaucoup trop de gras. Je ne suis pas seule à penser que le gras, c’est la vie !
Tout est bon dans le cochon, à peu de choses près. Les yeux et les dents, vous l’imaginez bien, ne sont pas comestibles. Ça arrive de tomber sur un os dans la vie ou de se casser les dents mais tomber sur un dent de porc, c’est du jamais vu !
Le tue-cochon est une pratique qui se perd malheureusement. Déjà, parce que c’est du boulot et puis la loi l’encadre assez strictement pour des raisons sanitaires. Désormais, seuls les particuliers qui élèvent leurs propres bêtes peuvent tuer eux-mêmes l’animal chez eux. Sinon, il faut passer par des abattoirs agréés pour récupérer la carcasse.
Le champion du monde de la production de cochon, c’est la Chine. On est loin mais alors très loin de l’abattage en famille. Ils sont les premiers à avoir créé des fermes verticales avec des dizaines d’étages pour élever toujours plus de bêtes. Le plus gros producteur pour les plus gros consommateurs aussi. Les Chinois en aurait mangé plus de 58 millions de tonnes en 2021. Oui, tout est bon dans le cochon, rien ne se gâche. Pas même l’espace au-dessus de nos têtes ! Cette expression veut aussi dire que tout peut être une source de profit et ça, les Chinois et leurs fermes verticales, l’ont bien compris.
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