Je pense que je ne dois pas vous faire le portrait d’un vampire, il y en a surement 5 ou 6 qui frapperont à votre porte ce soir.
On associe le mythe du vampire à Bram Stoker et son fameux Dracula, publié en 1897.
En fait, chose amusante, il y a 4 œuvres littéraires majeures qui sont antérieures au livre de Stoker. Le Vampire ( Polidori), La Morte amoureuse (Théophile Gautier), Carmilla (Sheridan Le Fanu) et le Dhampire (Scott Baker) .
Ce roman néo-gothique n'a pas popularisé le vampire, contrairement à ce qu’on entend souvent, mais il a plutôt fixé les canons dans la culture populaire.
En effet, Bram Stoker, son auteur s’était abondamment documenté sur le mythe du vampire qui existe en fait depuis la nuit des temps. Et il a plus ou moins amalgamé certains traits de son vampire avec des caractéristiques d’autre mort vivants ou revenants comme les goules ou les broucolaques.
Un peu à l’image de Tolkien avec son seigneur des anneaux qui n’est au final que le condensé de plusieurs légendes germaniques et nordiques. Remplacez quelques noms et ce livre est au final la même histoire que l’or du Rhin de Wagner.
Mais bon, ça n’enlève bien sûr rien à la qualité de l'œuvre, enfin, dans le cas de Dracula, je parle.
Trève de bavardage littéraire, revenons à la gastronomie. Les vampires, dans leur attirail de malédictions, ne peuvent entre autres entrer là où ils ne sont pas invités, se refléter dans un miroir, s’exposer au soleil entre autres choses. Mais surtout, ils sont repoussées par l’ail.
L’ail est depuis la nuit des temps une plante médicinale. Un alicament pour ceux qui se souviennent de cet épisode.
Donc, l’ail est utilisé depuis des milliers d’années. Notamment à l’époque de l’Égypte ancienne, l’un des berceaux du mythe des vampires.
On lui alloue beaucoup de vertus, on l’utilise pour beaucoup de choses, notamment pour soigner les blessures d’animaux suceurs de sang, comme les tiques, les moustiques ou les serpent et très vite, les superstitions vont l’accompagner. On lui donne le pouvoir d’éloigner le mauvais œil, ou les mauvais esprits voire même les démons.
A l’époque Grecque et Romaine, on attribue à l'ail des propriétés médicinales en lien avec le sang et la circulation.
L’ironie est que la légende de l’odeur sulfurée de l’ail viendrait que la plante est née de l’empreinte du pied gauche du Diable dans le jardin d’Eden. L’empreinte droite ayant donné les oignons.
Le mythe s’est consolidé en Europe de l’Est ou les populations, très superstitieuses, pendaient de l’ail partout chez eux pour éloigner les mauvais esprits.
Probablement issue des croyances ancestrales et de cas de patients atteints de porphyrie, une maladie donnant la peau pâle, la rétractation des gencives et par le fait, donnant l’impression de dents plus longues, une sur sensibilité au soleil et aussi une sensibilité aux aliments sulfureux, notamment l’ail.
La peste rodait aussi à l’époque et également la rage qui se transmet via la morsure d’un animal infecté. Souvent un chien ou une chauve-souris.
Le chien donnera le mythe du loup garou et la chauve souris, le vampire.
Et le dernier clou d’étonnement que je vais planter dans votre cercueil de curiosité est le suivant : dans le roman de Bram Stoker, il est question de la fleur de l’ail et non de l’ail en lui-même.
Voilà pourquoi les vampires n’aiment pas l’ail, la réponse est plutôt une somme de caractéristiques qu’un lien unique que Stoker a compilé et popularisé.
Notez qu’en grande quantité, fleur ou bulbe, l’ail repousse finalement tout le monde.
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