Oubliez les Uber Eats et Deliveroo, vous pensez qu’ils ont game changé la livraison de repas à domicile ? Pas de tout, le dabbawala l’a fait bien avant les géants américains et je vais vous l’expliquer dans ce podcast.
L’organisation des dabbawalas, c’est le service de livraison de repas le pus vieux au monde : plus de 130 ans qu’il existe. Il faut regarder du côté de l’Inde et plus particulièrement de Mumbai. À Bombay donc, pas besoin de prendre son petit sac isotherme avec son déjeuner pour partir au boulot. Le dabbawala se charge de vous apporter votre gamelle sur votre lieu de travail.
L’histoire raconte que tout est parti d’un banquier parsi qui a demandé ce service à Mumbai en 1890. Il a trouvé lui-même un livreur et les autres travailleurs ont aimé l’idée. Un homme a senti le bon filon et le système des dabbawalas s’est créé. Une centaine d’hommes sont d’abord formés puis des milliers.
"Dabba", ça veut dire boîte en marathi. Les dabbawalas, ce sont littéralement les porteurs de boîtes en marathi.
C’est une organisation millimétrée où les livreurs vont chercher les repas préparés dans les cuisines des clients et ça revient bien moins cher que d’acheter un mauvais sandwich triangle sur une aire d’autoroute avalé en deux-deux !
Les repas sont tous servis dans les mêmes boites en fer. Et, à l’intérieur, des caris, du riz, des thalis. Des vrais plats chauds et relevés pour affronter le reste de la journée. Le dabbawala permet surtout à chacun de manger selon ses restrictions alimentaires imposées par ses croyances, sa religion ou sa caste.
Un livreur récupère les lunch box pour 800 roupies par mois, une dizaine d’euros. Chaque client à son numéro, son dabbawala attitré. Pas d’application, pas de notation. Tout le système repose sur la confiance des clients envers les livreurs. Les dabbawalas appartiennent presque tous à la même communauté Vakati. C’est un métier qui respecte aussi une forme de tradition. Le métier a été largement fragilisé par la pandémie mais 200 000 repas sont livrés chaque jour par les dabbawalas à Bombai encore aujourd’hui. L’université d’Harvard considère ce système comme un modèle d’organisation logistique. Les livreurs feraient moins de 3 erreurs par million de livraisons.
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