Derrière le pseudonyme de Taillevent se cache un des grands cuisiniers qui ont laissé une marque dans l’histoire. Le genre de cuisinier qui a bouleversé le monde de la gastronomie à l’instar d’un carème ou d’un escoffier. Ou peut être pas tant que ça, ce sera à vous de juger.
Taillevent, de son vrai nom Guillaume Tirel est connu car il est l’auteur de l'un des plus anciens livres de cuisine rédigé en français, Le Viandier.
Le fameux viandier de Taillevent qui est un livre de cuisine emblématique de la littérature gastronomique du moyen âge. Il est l’un des rares ouvrages nous éclairant sur ce sujet à cette époque.
Si ça vous intéresse, il est encore assez facile de se le procurer et la lecture sera aussi ésotérique qu’amusante.
Guillaume Tirel, le rédacteur de cet ouvrage n’était pas n’importe qui, il a vécu au 14ème siècle et a terminé sa carrière comme Maistre des garnisons de cuisine du Roi pour Charles VI.
A une époque ou la restauration ne ressemblait en aucun point à ce qu’on connaît maintenant, être le chef de cuisine du roi était sans doute la place la plus prestigieuse pour un cuisinier de l’époque.
Je rappelle qu’en ces temps, pas de meilleurs ouvriers, pas d’étoiles, pas même de restaurants, en fait. Mais ça, on en reparlera.
Taillevent commence donc sa carrière comme enfant de cuisine. Un terme à l’ancienne qui en dit long. Il travaille pour une certaine Jeanne d’Evreux, qui n’est autre que la Reine.
On peut remarquer que Taillevent, un peu comme Vattel, a tapé dès le début dans la grande maison. On peut dire que Taillevent est tombé dedans quand il était petit. Mais ça n'enlève rien à son travail car il a monté honorablement les échelons.
Entré comme commis enfant, il finira chef de cuisine du roi et sera même anobli. Et c’est plus ou moins tout ce qu’on peut résumer sur le bonhomme, faute de biographies détaillées.
Au niveau gastronomique, Taillevent a surtout une portée inspiratrice, certes mais surtout historique. Rédacteur de ce viandier, son ouvrage permet d’avoir un aperçu du monde culinaire de son époque et de son rang. On y découvre moult recettes très lourdes, très déséquilibrées, très épicées mais le plus marquant est cette façon quasi poétique de les décrire avec très peu d’indication de quantités, de températures ou même de temps de cuisson.
Quoiqu’il en soit, un nom à retenir au panthéon des cuisiniers pour le témoignage historique qu’il nous a laissé.
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