Henri Grouès, mondialement connu sous le pseudonyme de l'"abbé Pierre", a eu plusieurs vies. L'une d'elle l'a amené à entrer dans la résistance, qui lui a d'ailleurs procuré le nom de guerre qui lui est resté.
Durant cette période tragique, l'action de l'abbé Pierre est multiple. En effet, il héberge des enfants juifs dont les parents ont été arrêtés par les Allemands, au cours des rafles organisées en zone Sud.
Plus tard, il aidera les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) à échapper à la police. Il participe même à la formation et à la direction de maquis, dont le célèbre maquis du Vercors.
Mais l'action de résistant de l'abbé Pierre revêt encore un autre aspect. Il participe en effet à l'un des nombreux réseaux permettant à des juifs, des maquisards ou des personnes recherchées par les Allemands ou la police de Vichy, de quitter la France pour se réfugier dans un pays plus sûr.
C'était notamment le cas du réseau mis sur pied par l'abbé Marius Jolivet, qui a permis à de très nombreuses personnes en fuite de passer en Suisse.
L'abbé Pierre a collaboré avec ce réseau. Et, parmi les personnes qu'il a ainsi aidées, figure le frère d'un Français déjà illustre, le général de Gaulle. Il s'agit de Jacques de Gaulle, l'un des trois frères du chef de la France libre.
Ingénieur des mines, il a été frappé, en 1926, par une maladie qui l'a laissé tétraplégique. En 1944, menacé d'être arrêté, à cause du nom qu'il porte, Jacques de Gaulle parvient à fuir Grenoble, où il habite.
Il est alors pris en charge par le réseau de l'abbé Jolivet. Avec d'autres résistants, l'abbé Pierre l'accompagne jusqu'à la frontière suisse. Mais comment le frère du général, qui ne peut marcher, pourrait-il franchir les barbelés su poste frontière ?
L'abbé Pierre décide alors de porter cet homme, aussi grand que son frère, et de lui faire passer la frontière, avec la complicité des douaniers suisses, qui écartent les barbelés pour laisser passage au paralytique.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.