Durant la Seconde Guerre mondiale, la résistance à l'occupant nazi prit des formes diverses. Ainsi, la Résistance belge utilisa l'arme de l'humour pour ridiculiser les Allemands.
Un journal collaborateur
En Belgique, comme dans tous les pays qu'ils occupaient, les Allemands ont su s'entourer de personnes acceptant de collaborer avec eux.
Ils trouvent ainsi des complicités dans la presse. En effet, ils persuadent des journalistes et diverses personnalités de reprendre le journal "Le Soir", qui avait cessé de paraître le 18 mai 1940.
Il s'agissait du journal de langue française le plus lu en Belgique. Animée par des personnalités favorables aux Allemands, cette nouvelle version du journal est appelée "Le Soir volé" par une partie de la population.
Ce qui ne l'empêche d'ailleurs pas d'atteindre des tirages confortables et de demeurer l'un des organes de presse les plus influents du pays.
Un numéro très particulier
Les milieux de la Résistance belge ont alors une idée originale : faire paraître un numéro du journal en tous points comparable aux autres numéros mais avec, bien entendu, un contenu tout différent.
Le but est de narguer les Allemands, en faisant preuve de cet humour typiquement bruxellois, que les autochtones appellent le "zwanze".
L'idée est surtout venue du Front de l'Indépendance, un mouvement de résistance cherchant à rassembler des hommes et des femmes de toutes opinions, résolus à s'opposer à l'occupant nazi.
La réalisation de ce numéro est un véritable tour de force. En effet, les comploteurs réussissent à trouver, en très peu de temps, l'imprimeur et le matériel nécessaires à la parution de ce "faux Soir".
Ils réussissent à tirer 50.000 exemplaires du journal, dont 5.000 sont écoulés dans le circuit officiel. Ils ont choisi, pour le faire paraître, la date symbolique du 11 novembre 1943.
Et les Belges, qui s'arrachent le numéro, lisent, avec hilarité, des articles très critiques à l'égard des nazis et imitant en tous points la présentation et le ton pompeux du journal collaborateur.
La première surprise passée, les Allemands réagissent très vite. Ils arrêtent quinze responsables de ce numéro satirique, dont plusieurs mourront en déportation.
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