Le viol ou sac de Nankin, en 1937, est l'un des plus affreux massacres dont se soient jamais rendus coupables les soldats d'une armée régulière.
Il s'inscrit dans le contexte de la guerre sino-japonaise, qui a débuté, en 1931, par la prise de la Mandchourie par les Japonais, puis, à partir de l'été 1937, par l'invasion du reste du territoire chinois.
Les troupes chinoises, commandées par Tchang Kaï-Chek, connaissent rapidement des revers, perdant notamment la bataille de Shanghai. Préférant attirer les Chinois le plus loin possible de leurs lignes arrière, le généralissime ne veut pas gaspiller ses meilleures troupes à la défense sans espoir de Nankin, l'ancienne capitale impériale.
Aussi y laisse-t-il des troupes inexpérimentées, ordonnant d'empêcher la fuite des civils.
Investie au début du mois de décembre 1937, la ville de Nankin, dont la garnison refuse de se rendre, est prise d'assaut quelques jours plus tard. À partir de là, elle est le lieu d'un effroyable massacre.
Dans les années qui suivent le sac de la ville, et jusqu'à aujourd'hui, des controverses éclatent au sujet du nombre des victimes provoquées par le massacre. Les estimations des historiens vont de 40.000 à 300.000 morts.
Au Japon, des négationnistes ont d'ailleurs réfuté l'ampleur du massacre ou ont même nié qu'il ait eu lieu. Il ne fait pourtant pas de doute que les soldats japonais se soient livrés à des atrocités sans nom.
En effet, des dizaines de milliers de petites filles et de femmes de tous âges ont été violées avant d'être sauvagement massacrées. Quant aux prisonniers chinois, ils sont décapités, fusillés à la mitrailleuse et achevés à la baïonnette.
Il n'existe aucune cause rationnelle pour expliquer une telle barbarie. On a parlé de la lassitude des soldats ou de leur désir de se venger de la résistance inattendue des Chinois.
Quelques rares officiers seront inculpés, après la guerre, par des juridictions spécifiques, comme le tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient et le tribunal des crimes de guerre de Nankin. Oncle de l'Empereur Hirohito, le prince Asaka Yasuhiko, commandant de l'armée à Nankin, ne sera pas inquiété.
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