Les grands modèles de langage nécessitent des capacités de calcul colossales. Un seul mètre carré d'un centre de données dédié à l’IA peut consommer jusqu'à 120 kilowatts d'énergie, soit l'équivalent de la consommation énergétique et de la chaleur dégagée par 15 à 25 foyers, selon Andrey Korolenko, directeur des produits et de l'infrastructure chez Nebius, un spécialiste du cloud. L'arrivée de nouveaux processeurs comme le Blackwell GB200 de NVIDIA ne fait qu'intensifier ce phénomène. Pourtant, l'Union européenne (UE) s'est fixé l'objectif ambitieux de réduire sa consommation d'énergie de 11,7 % d'ici 2030.
Cette course à la puissance pousse les fournisseurs d'IA à privilégier des systèmes de refroidissement par eau de plus en plus performants. Les géants américains du secteur font ainsi pression sur les opérateurs européens pour faire passer la température de l'eau utilisée de 30-32° C à 20-24° C. Mais cette méthode, en plus d'entraîner une consommation d'eau élevée, exige davantage d'énergie pour maintenir les serveurs à des températures optimales. Michael Winterson, président de l'Association européenne des centres de données (EUDCA), met en garde : « La pression exercée par les fabricants de puces, qui sont engagés dans une véritable course à l’espace, risque de nous ramener à une situation insoutenable, similaire à celle que nous avons connue il y a 25 ans. »
En 2018, l'UE anticipait déjà une augmentation de 28 % de la consommation d'énergie des centres de données d'ici 2030. Avec l'essor de l'IA, cette hausse pourrait être multipliée par deux, voire trois, dans certains pays. Les entreprises, quant à elles, s’efforcent de trouver un équilibre entre performance et efficacité énergétique. Les nouveaux centres de données intègrent des technologies de refroidissement liquide plus optimisées, mais la demande croissante en énergie reste un défi majeur, accentué par la concurrence entre les géants technologiques.
Les responsables européens tentent d'élaborer des solutions en collaborant avec les acteurs clés, tels que NVIDIA. Cependant, aucune approche concrète n'a encore émergé. Il est important de rappeler que des entreprises comme Microsoft et Google ont vu leurs émissions de CO2 augmenter de manière significative en raison de l’essor de l’IA générative.
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