Vous habitez sans doute à proximité sans y prêter attention, surtout si vous êtes en ville, les friches et bâtiments abandonnés sont légion sur notre territoire. Autant de murs qui aujourd’hui ne servent à rien malgré un potentiel de réutilisation bien présent. Mais depuis 2018, la loi Climat et Résilience fait figurer l’objectif de zéro artificialisation nette des sols d’ici 2050… autrement dit, l’interdiction d’artificialiser davantage de terres que celles qui ont été abandonnées. La base de cette politique consiste donc à renaturer des espaces laissés à l’abandon et donc à réhabiliter les friches. C’est là qu’entre en jeu Bénéfriches, un outil conçu par l’ADEME, l’agence française pour l’environnement… et vous allez voir, son utilité dépasse de loin ce qu’on pourrait imaginer.
Mis au point l’an dernier Bénéfriches est un tout nouvel outil développé pour le compte de l’ADEME avec le soutien du bureau d’études Arcadis et d’Efficacity. S’il s’adresse avant tout aux collectivités et aux aménageurs, tout le monde pourrait éventuellement en avoir l’utilité puisqu’il permet d’évaluer les coûts ainsi que les bénéfices socio-économiques et environnementaux liés à la reconversion des friches, comparée à l’inaction ou à l’extension urbaine. Dans le détail, Bénéfriches analyse les différents scénarios possibles telles que la reconversion des friches en logements, la renaturation, l’implantation de parcs photovoltaïques, le développement de projets d’agriculture urbaine, la réhabilitation de bâtiments existants, ou encore l’occupation temporaire dans l’attente de d’une reconversion ultérieure. C’est ensuite dans un simple tableau Excel que les impacts de chaque scénario sont évalués : sur les émissions de gaz à effet de serre, l’étalement urbain, les riverains ou encore la santé et l’emploi.
Pour le moment, des essais ont été menés à Sevran, à l’occasion d’un projet de reconversion de la friche industrielle Kodak en parc paysager à haute valeur écologique. Dans ce cas précis, Bénéfriches a permis d’estimer les bénéfices socio-économiques d’une telle reconversion à 23,6 millions d’euros. L’outil a également estimé que 90% de ces bénéfices iraient aux riverains, lesquels verraient leur qualité de vie, la valeur de leur bien immobilier ou encore la qualité de l’air augmenter significativement. À ce jour, l’ADEME estime à 150 000 hectares la surface des friches en France, qu’il s’agisse d’anciennes activités industrielles, commerciales ou agricoles. Entre 2010 et 2016, l’Ademe a aidé à financer 95 opérations de réhabilitation de friches en apportant 38,5 millions d’euros, sur un total de 217 millions d’euros de travaux de dépollution.
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