À quelques mois de la Coupe du Monde 2022 de football au Qatar, le pays hôte multiplie les opérations de communication pour mettre en avant l'aspect vertueux de ses stades et le sérieux qu'il porte à la protection de l'environnement. Ceci dit, d'après de nombreux observateurs, ce discours de façade cache une réalité bien plus sombre. Cette Coupe du Monde 2022 de football est-elle une aberration écologique ? Les infrastructures ont-elles réellement été pensées pour n'avoir aucun impact sur l'environnement ? C'est ce que je vous propose de voir dans cet épisode.
D'après les observateurs ayant eu la chance de visiter les stades flambant neuf qataris, tout est fait pour donner une illusion de grandiose et d'éco-résponsable. Le meilleur emblème n'est autre que le Stade 974, une structure d'acier composée de 974 conteneurs de pêche rouge, bleu ou jaune. Cetteenceinte tout juste sortie de terre accueillera les phases de poule de la Coupe du Monde, et est présentée par le Qatar comme étant je cite « neutre en carbone, avec une durabilité inédite ». Le chef du projet, Mohammad Al Atwaan explique je cite que « l'on peut reconstruire un stade de 40 000 places ici au Qatar ou partout dans le monde. On peut aussi faire deux stades de 20 000 places ou des stades de 10 000 ». Bref, l'enceinte serait démontable et transportable à l'envie. Le stade 974, c'est son nom, est toutefois le seul des 8 stades utilisés lors de cette compétition à ne pas être climatisé, sans doute pour faire office de vitrine verte avec les parcs et les pistes cyclables qui l'entourent.
Rien à voir donc avec le stade Al Janoub au sud de Doha, qui tout le long de la pelouse est équipé de bouche d'aération censé climatiser le stade. D'après France Info qui a pu le visiter, je cite « l'idée est d'arriver à 24 degrés au centre de la pelouse et entre 24 et 27 degrés dans les tribunes ». Par ailleurs, d'autres climatisations moins puissantes sont également glissées sous chaque siège mais qui, je cite « ne seront pas mis en marche si ce n'est pas nécessaire. En cas d'activation, le toit du stade sera fermé pour garder l'air frais pour le lendemain », explique les organisateurs qataris. Le pays étant très petit, nombre de fans ont été invités à réserver des hôtels à Bahreïn et aux Emirats Arabes Unis, à 30 minutes de Doha en avion. Entre le coût environnemental des trajets à venir pour acheminer les spectateurs, la dépense énergétique sans doute énorme de la climatisation et plus de 6500 travailleurs migrants morts dans la construction des chantiers, ce mondial n'aura de vert que la pelouse.
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