Si l’on vous dit qu’il est possible de limiter le réchauffement climatique en créant des nuages artificiels, votre première réaction sera sans doute de vous dire « si ça peut aider, pourquoi pas ». Si l’idée est effectivement intéressante, son exécution par la start-up Make Sunsets pose quand même question.
D’après Make Sunsets, le dioxyde de soufre aurait des propriétés réfléchissantes. Leur idée est donc d’en relâcher dans la stratosphère, soit la seconde couche de l’atmosphère terrestre, située environ entre 12 et 50 km au-dessus de nos têtes… le tout afin de renvoyer les rayons du soleil dans l’espace et réduire l’effet du réchauffement climatique. Une opération jugée dangereuse par la plupart des scientifiques, sans pour autant inquiéter l’entreprise. Car quand je vous dis que la méthode pose question, ce n’est pas pour rien. En effet, pour 10 dollars, l’entreprise enverra un ballon chargé de dioxyde de soufre dans la stratosphère, où il restera entre six mois et trois ans… période durant laquelle le dioxyde de soufre serait censé réfléchir les rayons du Soleil, atténuant les conséquences de l'effet de serre. Si l'enseigne ne précise pas quelle quantité de soufre sera relâchée, elle estime qu’un gramme de soufre libéré à 20 kilomètres d'altitude doit compenser les effets d'une tonne de dioxyde de carbone. Une estimation qui, il faut être honnête, varie drastiquement selon les études, et qui est donc peu précise. Toujours selon Make Sunsets, 50 milliards de dollars suffiraient à compenser l'ensemble du CO2 produit par les activités humaines.
Si l’on revient un peu dans le passé, l’idée avait déjà été évoquée il y a quelques années, mais ce n’est pas pour rien qu’elle est controversée. Car au-delà de la question morale que constitue la manipulation du climat, (et oui c’est de cela dont il s’agit avec cette technique), les scientifiques craignent que l'ajout de particules soufrées dans l'atmosphère ne mette à mal la couche d'ozone ou ne modifie le cycle des moussons. À noter que la question du CO2 ne se limite pas au simple réchauffement, mais concerne aussi l'acidification des océans, par exemple. Sur ce point, la start-up se dit pleinement consciente des doutes qui entourent son projet. Ceci dit, elle estime également que sa solution permettrait d’apporter une réponse immédiate à un problème de long terme, et que sans action aujourd’hui, il n’y aura pas, je cite « d’avenir équitable, avec de l'air respirable, pour les générations à venir. Convainquez-nous qu'il existe un moyen plus pratique de gagner du temps pour y arriver et nous nous arrêterons » fin de citation.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.