A priori, il n’y a, je cite, « aucun risque mesurable pour la santé » à éclaircir les nuages... C’est tout du moins ce qu’a annoncé la municipalité d'Alameda, dans la baie de San Francisco. Cette technique d’éclaircissement des nuages est controversée aux Etats-Unis, puisqu’elle consiste à diffuser de l'eau salée dans l'air pour refroidir le climat. Car selon "l'effet Twomey", des nuages composés d'un grand nombre de petites gouttelettes – formées autour des particules de sel – renvoient davantage le rayonnement solaire vers l'espace que ceux composés de grosses gouttelettes en moindre quantité.
Concrètement, des scientifiques de l'université de Washington avaient installé à bord de l'USS Hornet, un ancien porte-avions reconverti en musée, des grands ventilateurs vaporisant une solution d'eau salée. L'expérience ne visait pas (encore) à en mesurer l'effet sur le climat, mais d'abord à vérifier que la brume produite présentait bien les caractéristiques requises pour agir correctement. À l'issue d’une première évaluation, les autorités de la ville californienne ont conclu que cette expérience de modification du climat ne génère pas, je cite, de « risque sanitaire mesurable pour la communauté environnante » et ne présenterait pas non plus de risque pour la faune et la flore.
Si l’expérience, après avoir été suspendu une fois, devrait reprendre, le débat n'est pas clos pour autant. Certes, l'éclaircissement des nuages suscite des inquiétudes moins vives que de larguer des produits chimiques pour faire tomber la pluie, mais ce procédé pourrait tout de même perturber les courants marins ou nuire à la pêche via la baisse des températures qu’il engendre d’après certains chercheurs. Autre argument en sa défaveur : la crainte de voir cette technique être utilisée comme prétexte pour ne pas engager les changements nécessaires pour lutter contre le changement climatique.
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