Après avoir fait des efforts importants cet hiver pour limiter leur consommation électrique, les Français pourraient être amenés à renouveler l’exercice cet été, mais cette fois avec l’eau. Car même si on n’y pense pas spontanément, l’eau est indispensable dans de nombreux domaines, dont l'énergie. Sauf qu’avec les multiples sécheresses et épisodes de canicule, une question se pose, doit-on craindre des coupures à la fois d’eau et d’électricité cet été ?
En France, le nucléaire et l'hydraulique représentent respectivement 63% et 11% de la production électrique nationale. Le problème, c’est que ces deux méthodes sont exposées aux effets du réchauffement climatique. Certes, c’est en hiver que la consommation d’électricité est la plus élevée avec le chauffage, en comparaison à l’été qui est une période creuse. Malgré le développement de la climatisation, il faudrait attendre encore au moins 10 ans avant que la demande d’électricité dû au rafraîchissement des foyers ne soit l’égal de celle engendrée par le chauffage.
Ceci dit, avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleurs sont de plus en plus longues et de plus en plus intenses. Dès lors, sécheresses et canicules vont forcément affecter le débit et la température des cours d'eau pendant l'été, tandis que la demande en électricité ne va cesser d'augmenter. D’après les experts de la transition énergétique, l'économie française sera demain, bien plus électrifiée qu'elle ne l'est aujourd'hui. La consommation électrique sera plus lissée, moins saisonnière et surtout, bien plus importante. D’après les scénarios imaginés par le gestionnaire du réseau RTE, la consommation électrique passera de 460 TWh en 2022 à une fourchette allant au minimum de 555 TWh jusqu’à 745 TWh d'ici 2050.
Côté eau, le parc nucléaire français consomme entre 400 et 500 millions de mètres cubes d'eau chaque année, soit un dixième de la consommation nationale. Mais pour fonctionner, les centrales tricolores en prélèvent beaucoup plus : 13 milliards de mètres cubes d’après Nicolas Garnier, délégué général de l'association Amorce, qui accompagne les collectivités territoriales. Pour les sites en bord de fleuve, je cite « les risques d'indisponibilité des tranches devraient augmenter », prévient pour sa part RTE, qui recommande d'installer les nouvelles centrales en bord de mer, où elles ne seront pas exposées aux problèmes d'assèchement des cours d'eau. C’est donc un appel à la sobriété permanente qui est lancé par les experts, tant sur l’eau que l’électricité, deux sources indispensables à notre vie quotidienne, et dont il ne faut pas oublier qu’elles sont étroitement liées.
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