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Faut-il exploiter les fonds océaniques pour leurs minerais ?

3 min • 14 april 2022

Si nous extrayons la plupart de nos matériaux directement depuis le sol pour en faire des batteries, des puces ou encore des cartes graphiques par exemple, le fond des océans pourraient également regorger d'importantes quantités de métaux, comme le cuivre, le zinc, l'or, l'argent ou le plomb... Autant de ressources connues depuis déjà une dizaine d'années suite à la découverte des cheminées hydrothermales, à environ 4.000 mètres de profondeur. Face à des besoins toujours plus importants pour construire les technologies vertes de demain, faut-il exploiter les fonds océaniques ? Cela ne risquerait-il pas de détériorer la biodiversité sous-marine ? Tant de questions auxquelles il n'est pas si facile de trouver une réponse ferme et définitive.


D'après la communauté scientifique, plus d'un million de tonnes de sulfures de fer sont produites tous les cent ans par ce processus de minéralisation que sont les cheminées hydrothermales. En sommes, ce sont des quantités similaires aux gisements terrestres. On sait aujourd'hui que les plaines abyssales, donc tout au fond des océans sont à cette heure très riches en minerais, et plus particulièrement en manganèse, fer, cuivre, nickel et cobalt. Pourtant, leur origine est assez mal comprise par les scientifiques. Difficile de savoir donc si le processus de formation est rapide ou lent, même si ces derniers optent plutôt pour la deuxième option. Quoiqu'il en soit, c'est une véritable mine d'or qui sommeille au plus profond des océans, et qui intéresse de plus en plus les sociétés minières. En effet, le potentiel commercial est bien réel avec l'augmentation des prix des métaux et la demande croissante des constructeurs. Certaines compagnies se sont d'ailleurs déjà lancées dans la mise au point d'équipements de minage comme des robots capables d'opérer à grande profondeur, dans l'attente d'obtenir une autorisation d'exploitation des fonds océaniques.


Cette idée d'exploiter les fonds marins, les scientifiques ne la voient pas d'un très bon œil. D'après le consortium européen chargé d'évaluer les résultats de premiers tests d'exploitation sous-marin, les considérations écologiques sont toutes aussi importantes que l'aspect économique, puisqu'il est encore trop tôt pour savoir si les dommages causés seraient permanents ou non. Les scientifiques estiment que chaque opération minière détruirait chaque année entre 200 à 300 km2 de vie marine. D'après eux, dix ans seraient encore nécessaires pour comprendre le fonctionnement de ces écosystèmes et envisager un début d'exploitation dans des conditions optimales. Pour l'heure, les premières études expliquent que les dommages seraient visibles pendant plusieurs décennies, affectant notamment les éponges, les coraux et les anémones. Qu'à cela ne tienne, Nauru, un petit état au cœur du pacifique vient d'exiger que les conclusions sur les impacts environnementaux soient publiées pour 2024, sans quoi l'exploitation minière des fonds marins pourrait débuter dans moins de 20 mois.



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