C'est une nouvelle qui a de quoi faire réfléchir : internet pollue autant, que 1140 tours du monde en voiture... et cela rien que pour la France. Dans le détail, les sites web français généreraient 8 millions de kilos de CO2 chaque année à cause du poids des fichiers téléchargés ou encore du manque d'optimisation du code. Une pollution qui menacerait presque de dépasser celle de l'aéronautique dans peu de temps si rien n'est fait.
Outre l'impact environnemental du secteur de la tech, l'un des plus gros émetteurs de CO2 n'est autre qu'Internet. D'après une étude de Razorfish, agence digitale appartenant au groupe Publicis, en collaboration avec GreenIT, les sites web français rejettent à eux seuls pas moins de 8 millions de kilos de CO2 par an ! À titre de comparaison, cela représente 45 millions de kilomètres parcourus en voiture, soit 1140 tours du monde. L'étude pointe également du doigt les 119 millions de litres d’eau par an consommés pour refroidir les serveurs sur lesquels ils sont hébergés, ce qui représente la consommation moyenne d'un Français pendant 2244 ans. S'il sont alarmants, ces chiffres s’expliquent par la conception des sites web. D'après Razorfish, ils seraient très mal conçus, notamment ceux des entreprises du CAC 40. Je cite Charlotte Dollot, directrice générale de Razorfish France, « il était nécessaire […] de créer un électrochoc en provoquant la comparaison, pour que chaque entreprise puisse se mesurer aux normes du marché ». Pour Frédéric Bordage, le fondateur de GreenIT que je cite « si l’on veut garder nos équipements plus longtemps, il faut que les sites web soient plus légers ».
Pour cela, les administrateurs de sites peuvent déjà adopter quelques réflexes simples dès maintenant, comme par exemple réduire la taille des images publiées, retravailler le code du site pour l’alléger ou encore simplifier le parcours de l’internaute pour trouver une information afin qu’il passe moins de temps à la chercher. Oui, il faut bien démarrer quelque part, car si rien n'est fait, la situation ne devrait qu'empirer avec le temps. Aujourd’hui, une page web pèse en moyenne 155 fois plus lourd qu’il y a 10 ans. D’après une étude du Sénat, l’industrie numérique représente à ce jour 2 % des émissions de gaz à effet de serre, dont 79 % produit rien que par l'activité entourant les smartphones. Si rien n’est fait, l'empreinte d'Internet et du numérique dépassera celle du secteur aéronautique d’ici 2040 avec 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
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