L'espace est de plus en plus encombré depuis 2019 et l'envoi de milliers de satellites par Space X, en grande partie pour fournir un accès Internet haut débit depuis l'espace. La congestion de l'orbite basse, jusqu'à 2000 kilomètres d'altitude, augmente le risque de collisions, créant ainsi un effet domino de débris qui grossissent le nuage de déchets gravitant autour de la Terre. Une étude publiée fin mars dans la revue Nature Astronomy décrit les conséquences considérées comme dramatiques de cette pollution de l'espace pour l'astronomie professionnelle, car elle change le ciel nocturne de manière "sans précédent".
Les satellites réfléchissent la lumière du soleil, ce qui amplifie les effets de la pollution lumineuse existante. Certaines entreprises, telles que Space X, ont tenté de réduire la luminosité de leurs satellites, mais les effets des petits débris sont encore plus problématiques. Les télescopes terrestres ne peuvent pas détecter individuellement les débris de petite taille. Cependant, leurs images sont polluées par la multitude de traînées lumineuses qu'ils produisent, et la lumière réfléchie par ces débris continue d'augmenter la luminosité du ciel. John Barentine, co-auteur de l'étude, explique que cela pose un problème, en particulier lorsqu'il s'agit de détecter des phénomènes astrophysiques rares et inconnus. Par exemple, les météorites sont si fugaces qu'un ciel totalement pur est nécessaire pour les observer. Même depuis un lieu exempt de pollution lumineuse, une augmentation de 7,5% de la luminosité du ciel réduira le nombre d'étoiles observables.
Mais cette situation va au-delà de la science et touche je cite la "relation ancestrale" de l'humanité avec le ciel nocturne, qui doit être considéré comme un "patrimoine immatériel" de l'humanité pour Aparna Venkatesan, astrophysicienne à l'Université de San Francisco. Les astronomes lancent un appel à la communauté scientifique pour mettre fin à ce qu'ils considèrent être une "folie". Ils appellent à limiter considérablement, voire interdire les méga-constellations, soulignant que toutes les autres mesures "d'atténuation" seront inefficaces. Ils concluent toutefois leur étude en expliquant qu’il serait naïf de penser que le marché des lanceurs va se réguler sans contraintes, étant donné les intérêts économiques en jeu. Je les cite « les conséquences de cette pollution spatiale sont une menace pour l'environnement et notre héritage culturel » fin de citation. On le sent, les astronomes sont alarmés et espèrent que leur appel sera entendu.
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