On vous en a déjà parlé dans ce podcast, l'Australie est l'un des plus gros pollueurs de la planète, essentiellement pour son utilisation et son exportation massive de charbon. Ceci dit, avec un récent changement de Premier ministre, le pays a pris un virage écologique bienvenue quoiqu'un peu tardif au vu de la situation actuelle. Si le nouveau Premier ministre veut accélérer drastiquement la lutte contre le changement climatique, a-t-il au moins les moyens de combler le retard accumulé lors des précédentes mandatures ? Tous les détails dans cet épisode.
Le 16 juin dernier, le Premier ministre de centre-gauche Anthony Albanese a presque doublé l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030, visant désormais les 43%. Un travail titanesque devra donc être entrepris prochainement pour tenter de réduire les émissions du pays, comptant tout de même pour plus d'un pour cent des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. À noter également que le pays est extrêmement dépendant de ses exportations de charbon à l'étranger, ce qui n'est pas pour arranger la situation. Le charbon exporté d'Australie représente à lui seul entre 3 et 5% du CO2 rejeté dans l'atmosphère chaque année, faisant du pays l'un des plus gros pollueurs de la planète. Plus précisément, l'Australie est le deuxième exportateur mondial de charbon et l'un des principaux exportateurs de gaz. Les combustibles fossiles représentent environ un quart des exportations australiennes, essentiellement à destination du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud à en croire la Reserve Bank of Australia. Au niveau national, environ 70% de l'électricité provient du charbon et du gaz selon le gouvernement.
Dès lors, le gouvernement fait face à des limites économiques dans son projet. Car d'après les analystes de la banque centrale, la demande internationale de charbon pourrait chuter de 80% d'ici le milieu du siècle, plongeant le pays dans une crise énergétique profonde si rien ne changeait. Ce serait donc également une course contre la montre dans laquelle s'est engagé l'Australie. Dès lors, certaines initiative se mettent en place comme celle du milliardaire Mike Cannon-Brookes, ardent défenseur de l'environnement qui a proposé de racheter plusieurs centrales électriques à charbon dans le but de les fermer d'ici 2030. Une offre évidemment rejetée par les propriétaires, mais qui n'augure rien de bon pour ces entreprises polluantes à en croire David Ritter, directeur général de Greenpeace Australie que je cite « chaque entreprise qui fait ces mêmes erreurs peut s'attendre à avoir de vrais perturbations, très très rapidement » fin de citation. En effet, le changement climatique a lourdement perturbé la vie des Australiens, notamment en 2019 et 2020 quand le pays a dû faire face à d'immenses feux de forêts ayant ravagé une superficie équivalente à celle de la Finlande, faisant une trentaine de morts et décimant des millions d'animaux.
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