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Méthane : des niveaux records d’émission en 2023 ?

3 min • 20 mars 2024

Les émissions de gaz à effet de serre sont indiscutablement un fléau pour le changement climatique, étant un facteur lié à la montée des températures. Si l’on connaît évidemment le dioxyde de carbone, il faut savoir que le méthane aurait d’après la communauté scientifique, un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le CO2. Et malheureusement, les émissions mondiales de méthane surtout dans l'industrie du pétrole, du charbon et du gaz, ont atteint un triste record en 2023. La faute à des fuites de ce gaz… Une situation injustifiée et qui est arrivée sans réelle raison d’après une analyse de l’Agence internationale de l’énergie, puisque des solutions pour éviter les fuites existent !

Plus précisément, l’AIE a imputé au secteur des énergies fossiles 120 millions de tonnes d'émissions de méthane en 2023, soit une augmentation par rapport à 2022. Si une diminution devrait avoir lieu très prochainement au regard des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28, les émissions de méthane sont responsables d'environ 30 % du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle. Le souci, c’est que ces émissions de méthane de l'industrie fossile restent proches du record de 2019 et très loin des 75 % de réduction nécessaires d'ici 2030 pour tenir la limite de 1,5 °C de réchauffement fixé par l'accord de Paris. L’agence internationale de l’énergie estime que réduire de 75 % les fuites coûterait "environ 170 milliards de dollars, soit moins de 5 % des revenus de l'industrie fossile en 2023. Autre point intéressant, les deux tiers du méthane émis par l'industrie fossile proviendrait de seulement dix pays, avec la Chine étant de loin le premier émetteur au monde, notamment à cause de sa consommation de charbon, suivi par les États-Unis pour son utilisation du pétrole et au gaz, ainsi que la Russie.

Les plus grandes fuites de méthane, détectées par satellite, ont je cite « augmenté de plus de 50 % par rapport à 2022, représentant 5 millions de tonnes supplémentaires ». L'une d'elle au Kazakhstan, a duré environ 200 jours. Malgré cela, l'AIE veut rester optimiste. Je cite, « les politiques et réglementations importantes annoncées ces derniers mois, ainsi que les nouveaux engagements pris au sommet climat de la COP28 à Dubaï, peuvent provoquer bientôt le déclin de ces fuites, et par conséquent, des émissions de méthanes ». À la COP28, 52 compagnies pétrogazières se sont engagées à atteindre « près de zéro méthane » dans leurs opérations d'ici 2030. Plus de 150 pays, dont récemment l’Azerbaïdjan, hôte de la COP29, ont aussi rejoint l'initiative « Global Methane Pledge », qui vise à réduire de 30 % ces émissions entre 2020 et 2030. Je cite l’agence « si toutes ces promesses sont parfaitement remplies et à temps, elles réduiraient les émissions d'environ 50 % d'ici 2030 » fin de citation. Pour s’assurer que les choses vont dans le bon sens, l'AIE, se félicite aussi de pouvoir compter je cite « sur un nombre croissant de satellites de pointe surveillant les fuites de méthane, comme le MethaneSAT », lancé avec succès début mars par une fusée SpaceX et contrôlé depuis la Nouvelle-Zélande.

Analyse de l’AIE : https://www.iea.org/reports/global-methane-tracker-2024



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