Ces derniers mois, le parc nucléaire français était pour moitié à l’arrêt, faisant craindre une pénurie d’électricité cet hiver, notamment quand les énergies renouvelables et la flambée des combustibles fossiles n’ont pas pu pallier la baisse de production. Dans ce contexte mondial d’inflation et de manque d’énergie, le nucléaire est redevenu pour beaucoup une source d’énergie privilégiée, à l’image du président Macron qui entre son premier et son second mandat, a visiblement changé son fusil d’épaule en faveur du nucléaire. Problème, le nucléaire produit des déchets. Et ces déchets sont autrement plus inquiétants que le CO2, puisqu’ils produisent des radiations nocives durant des milliers d’années, voire plus. C’est donc pour tenter de protéger les humains et la nature de ces radiations que le projet Cigéo a été imaginé à en croire ses initiateurs.
Cigéo, qui signifie Centre industriel de stockage géologique, est un projet visant à stocker les déchets radioactifs de manière définitive dans des couches géologiques profondes à Bure dans le département de la Meuse, soit dans l’Est du pays, entre Nancy et Troyes. Concrètement, les déchets seront stockés dans des containers en acier inoxydable et recouverts de béton pour protéger les couches géologiques environnantes, le tout entreposé dans des cavités creusées à environ 500 mètres sous terre. D’après l'Andra, ce projet est sûr et respectueux de l'environnement, et permettra de protéger les générations futures contre les risques liés à la radioactivité.
Mais vous vous en doutez, de nombreux opposants affirment que le projet est à l’inverse dangereux, à la fois sanitairement, mais aussi financièrement, puisque le coût du projet devrait être de 25 milliards d’euros sur 150 ans, soit plus de 166 millions par an aux frais du contribuable. Ces mêmes opposants affirment aussi qu'il n'y a aucune garantie que les déchets radioactifs resteront en sécurité pendant les milliers d'années nécessaires pour leur décontamination. Malgré ces objections, le projet Cigéo est actuellement en cours d'examen par les autorités françaises, et une décision finale sur son adoption devrait être prise dans les prochaines années. S’il est accepté, les travaux devraient débuter en 2027.
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