Les déclarations de bonne intention des entreprises et des États sur la transition écologique ne correspondent pas vraiment à la réalité. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), huit ans après l'accord de Paris, les financements publics et privés pour les énergies fossiles continuent d'être plus importants que ceux pour l'atténuation et l'adaptation au changement climatique.
La première cause du changement climatique provoqué par les activités humaines est la consommation de charbon, de pétrole et de gaz. Cependant, personne n'exige que l'on arrête d'utiliser ces énergies fossiles du jour au lendemain. Sur ce point, les gouvernements préfèrent que l’argent soit investi dans des projets compatibles avec les objectifs climatiques et que les entreprises se dotent d’un plan de transition. Et selon l'Agence internationale de l'énergie, il n'est pas nécessaire de lancer de nouveaux projets d'exploitation de gaz, de charbon ou de pétrole pour réaliser cette transition énergétique, ce qui parait logique, mais bon… pas pour tout le monde visiblement.
Quoiqu’il en soit, les banques continuent d'injecter des sommes importantes dans l'industrie des énergies fossiles. Les 60 plus grandes banques du monde ont fourni en moyenne 764 milliards de dollars chaque année aux entreprises productrices d'énergies fossiles depuis 2015, selon les calculs de la coalition d'ONG Banking on climate chaos. Les subventions publiques pour la consommation de charbon, de pétrole ou de gaz sont également à la hausse, triplant pour le charbon, avec 1 000 milliards de dollars distribués en 2022 selon l'AIE. Qu’il s’agisse des banques ou des États, tout le monde semble encore compter sur les énergies fossiles.
Ceci dit, le financement privé des énergies fossiles ne se limite pas aux banques. Les gestionnaires d'actifs, les fonds de pension et les compagnies d'assurance fournissent également leurs services pour la réalisation de projets liés aux énergies fossiles. Cependant, il n'existe aucun chiffre à ce sujet faute d'obligation légale. Comme je vous le disais, les gouvernements sont aussi concernés. En France, en 2023, le gouvernement prévoit 19,6 milliards d'euros de dépenses dites "défavorables" au climat, un chiffre largement minoré selon certains experts, qui pointent également des financements des énergies fossiles tels que le différentiel de fiscalité entre le diesel et l'essence ou la TVA minorée sur les billets d'avion qui ne sont pas pris en compte dans les calculs de l'État.
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