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Que sont les « bombes carbones » qui menacent l'environnement ?

3 min • 18 maj 2022

C'est une info qui est passée relativement inaperçue ces derniers jours et qui pourtant pourrait changer beaucoup de choses... en mal. Il y a peu, des chercheurs ont identifié des projets d’extraction de charbon, pétrole et gaz, déjà en opération ou sur le point d'être lancé, et dont les émissions de CO₂ cumulées feraient tout simplement exploser le réchauffement climatique. D'après la revue Energy Policy, le monde compte aujourd’hui 425 « bombes climatiques » -c'est le nom de ces projets- réparties dans 48 pays et prêtes à annihiler les efforts déployés pour préserver la planète.

Le champ lexical que j'utilise est sans doute un peu trop alarmiste mais il est à la hauteur de l'enjeu que représentent ces « bombes climatiques ». Car entre le projet Red Hill en Australie, Montney Play ou Christina Lake au Canada, la mine de Hongshaquan en Chine, celles de Hambach et de Garzweiler en Allemagne pour ne citez qu'eux, ce sont potentiellement 1 milliards de tonnes de CO2 qui pourraient être rejetées durant la durée d'exploitation de ces 425 projets d'extraction d'énergies fossiles. D'après eux, cette liste déterminera, en grande partie l’avenir de la planète. Comme le rappelle le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, il est absolument nécessaire de sortir du charbon, du pétrole et du gaz, et je cite « d'accélérer la fin de notre dépendance aux combustibles fossiles. »

D'après Kjell Kühne, l'un des auteurs de l'étude parue dans Energy Policy, la question des énergies fossiles, responsables tout de même de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, n’a jusqu’ici pas suffisamment été au cœur des négociations climatiques. Je le cité « l’idée des “bombes climatiques” est beaucoup plus tangible et peut aider à savoir comment on peut avoir un impact important et concret dans chaque pays » fin de citation. Au total, plus de 170 des 425 projets et infrastructures n’avaient pas démarré leur production en 2020, sans compter qu'un tiers des projets pétroliers et gaziers proviendraient de sources « non conventionnelles » comme la fracturation hydraulique et les forages offshore en eaux profondes, susceptibles de provoquer davantage de pollution chimique ou des marées noires. Par ailleurs, ces projets d'exploitation de ressources fossiles n'ont pas que des conséquences écologiques... Au Mozambique, des fermiers et pêcheurs auraient déjà été exproprié dans la perspective de construire une usine de gaz naturel liquéfié dans la province de Cabo Delgado. Si la COP26 de novembre dernier à Glasgow en Écosse avait abouti à l'engagement des gouvernements à réduire progressivement le charbon, il n'en est rien concernant le pétrole et le gaz, qui représentent pourtant 60% des émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies fossiles.



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