En termes d’énergie renouvelable, le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique arrivent bien souvent en tête des citations. Ceci dit, il est une catégorie particulièrement efficace et un peu sous-estimée : l’énergie marine. En quoi est-elle intéressante ? Comment en tirer profit ? C’est ce que je vous propose de voir dans cet épisode.
Lorsque l'on parle d'énergies marines renouvelables (EMR), on parle de toutes les technologies capables de produire de l’électricité en exploitant l'énergie de la mer… comprenez par-là, la force des vagues, de la houle, du vent etc… D’ailleurs, plusieurs prototypes ont déjà commencé à démontrer la puissance de l’océan pour produire de l’électricité. C'est notamment le cas, à La Rance en Bretagne, où une usine marémotrice produit chaque année 240 MW, et ce depuis 55 ans. D’ailleurs en 2015, cette installation représentait 17 % de l'énergie produite dans la région. Alors pourquoi ne pas généraliser ce genre d’installation me direz-vous ? Et bien parce qu’elles sont à la fois très couteuses et extrêmement difficiles à raccorder au réseau électrique terrestre.
Avant de poursuivre, attention à ne pas confondre potentiel naturel et potentiel techniquement exploitable. Par exemple, une tempête ou un tsunami dégage une puissance colossale, mais ce n’est pas pour autant que l’on pourrait exploiter cette énergie au vu de la violence de l’événement, ça parait logique. En tout cas, si l’on regarde au niveau national, la France mise tout particulièrement sur l'éolien marin, dont le potentiel est « quasi illimité ». Mais cette technologie est loin de faire l’unanimité, et provoque régulièrement des tensions entre pro et anti éolienne, comme sur le parc offshore de Saint-Brieuc dans les Côtes d'Armor et au large de Noirmoutier en Vendée. Mais au-delà des positions idéologiques, il faut savoir que les éoliennes en mer permettraient assurément de produire beaucoup d’électricité décarbonée en France : entre 30 et 70 GW d’après le syndicat des énergies renouvelables. D’ici 2030, l’objectif serait d'atteindre 15 GW, ce qui représenterait 9 % de la production d'électricité nationale.
Pour finir, élargissons encore un peu plus notre regard. Sur l’ensemble de la planète, le World Energy Council estime que le potentiel énergétique des énergies marines renouvelables serait de deux millions de TWh par an. Un chiffre qui mérite d’être pondéré, puisqu’à leur actuelle, selon notre niveau de connaissance technologique en 2021, seul 100.000 TWh par an seraient techniquement exploitables. Une diminution drastique, certes, mais qui étonnamment, laisse une quantité largement suffisante pour couvrir la demande mondiale ! En 2018, la consommation d’électricité sur l’ensemble de la planète dépassait à peine les 23.000 TWh. Vous le constatez, et en dépit des contraintes précédemment citées, ne pas exploiter davantage les EMR sur la surface de la planète est un véritable paradoxe. En effet, elles ne représentent à ce jour que 0,05 % de la production mondiale d'énergie renouvelable.
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