Reconnu pour son célèbre rapport Meadows, une étude publiée en 1972 qui a été la première à alerter le monde sur les dangers de la croissance économique et démographique pour l'environnement, le Club de Rome intensifie ses actions pour faire face aux scénarios les plus sombres prédits il y a cinq décennies.
Pour bien comprendre, commençons par faire le portrait de Sandrine Dixson-Declève, co-présidente du Club de Rome. Sensibilisé très jeune aux problématiques environnementales, ces études la mènent vers les sciences de l'environnement, convaincue que les changements nécessaires devaient être entrepris à l'échelle mondiale. Au sortir de la fac, elle collabore avec des personnalités telles qu'Al Gore, John Kerry, le prince de Galles, les Nations unies et des acteurs industriels.
En 2018, elle est devenue la première femme à diriger le Club de Rome depuis 50 ans, ainsi que la plus jeune et la première Belge. Ce groupe de réflexion rassemble depuis 1968 des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires internationaux et des industriels de nombreux pays afin d'identifier des solutions aux problèmes mondiaux et de promouvoir des initiatives permettant à l'humanité de sortir des situations de crise planétaire.
Dans cette optique, cinq domaines d'action ont été créés :
- L'urgence pour la planète, qu'il s'agisse du changement climatique, de la disparition de la biodiversité et de leur impact sur l'humanité.
- Repenser l'économie en adoptant "une économie régénératrice et axée sur le bien-être pour tous, qui valorise le capital naturel et social dans ses calculs grâce à des indicateurs appropriés".
- Repenser la finance.
- Favoriser l'émergence d'une nouvelle civilisation grâce à une révolution humaine.
- Donner le leadership à la jeunesse et encourager les dialogues intergénérationnels pour façonner l'avenir.
De leur travail est né un ouvrage publié en 2022, "Earth for All - A Survival Guide for Humanity". Il actualise le célèbre rapport Meadows dans le contexte actuel du monde. Conçu avec un groupe de scientifiques et d'économistes de renom, il présente deux scénarios alternatifs - "Trop peu, trop tard" et "Le bond de géant" - ainsi que cinq étapes de changement systémique pouvant mettre fin à la pauvreté et aux inégalités, transformer nos systèmes alimentaires et énergétiques d'ici 2050. L'organisation ne ménage pas ses efforts, répondant aux demandes de pays tels que Singapour, l'Ukraine ou les îles du Pacifique. Elle organise des assemblées citoyennes, produit des documentaires bientôt disponibles sur Netflix et Arte, ainsi que des conférences dans le monde entier pour présenter en détail les possibilités de changement.
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