En septembre 2022, la Commission européenne avait présenté un texte visant à interdire l'entrée sur le territoire de l'Union des produits issus du travail forcé. Une mesure qui, dans le principe, fait évidemment l'unanimité, mais qui pourtant est bloquée par certains acteurs économiques. C'est le cas du monde de l'énergie solaire, qui tente de proposer à la place des mesures moins fermes contre ledit travail forcé.
D’après le Global Slavery Index, la production de panneaux photovoltaïques serait le quatrième type de produits le plus touché par le travail forcé cette année dans les importations des pays du G20. Une situation causée notamment par la domination de la Chine dans le secteur, où l’on trouve un tiers des matériaux de base servant à leur fabrication comme le polysilicium, provenant du Xinjiang, là où la minorité ouïgoure serait astreinte à du travail forcé.
Le lobby du solaire, représenté par l'association SolarPower Europe, regroupe quasiment 600 sociétés du secteur, et critique cette initiative de l’Union Européenne. Plus précisément, elle s'en est prise à l’ajout du Parlement européen, qui inverse la charge de la preuve dans les situations les plus dangereuses. Concrètement, dans ces cas particuliers, ce serait aux entreprises de montrer qu'elles n'intègrent pas dans leurs chaînes d'approvisionnement des produits issus du travail forcé.
Je cite l’association, « on ne sait pas clairement comment les entreprises peuvent légalement démontrer que leur produit est conforme […] Nous craignons que cela ralentisse injustement le déploiement de l'énergie solaire » fin de citation. À la place, SolarPower Europe plaide plutôt pour des mesures déjà présentes dans son programme Solar Stewardship Initiative, qui consiste en la mise en place d'efforts « ciblés » de la part des entreprises du secteur. Ces entreprises souhaitent davantage être plutôt l'objet d'une « vérification par un tiers indépendant. » Problème, pour le cas de régions comme le Xinjiang, les autorités ne laissent pas entrer d'observateurs extérieurs. Ce genre de procédure est donc impossible à déployer. Reste maintenant à savoir si l'activisme du lobby du solaire aura des effets sur la législation, à l'heure où le photovoltaïque fait l'objet de grands projets.
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