C’est l’un des projets les plus ambitieux d’Europe, la Suisse s’apprête à creuser un tunnel sous-terrain raccordé à de grandes plateformes logistiques, dans lesquelles des véhicules autonomes transporteront colis, denrées alimentaires et autres produits de villes en villes en permanence, et cela sur un réseau de 500 km.
Si vous ne le saviez pas déjà, le secteur des transports est un émetteur très important de gaz à effet de serre en France, à hauteur de 31% des émissions nationales en 2019. Il est donc primordial de pouvoir trouver une solution pour le verdir, tant sur le plan des transports individuels, que sur celui des marchandises. Une solution qui se trouve peut-être en Suisse ? En effet, due à la taille réduite du territoire et à la géographie peu favorable de ce pays enclavé dans les Alpes, une extension des infrastructures de transport n’est pas possible sur terre. Alors pourquoi ne pas passer sous terre ? C’est toute l’ambition du projet Cargo sous terrain : un long tunnel creusé à travers le pays, qui irait du Lac Léman au Lac de Constance.
D’après les éléments déjà connus, le premier tronçon de ce grand réseau serait opérationnel d’ici 2031 et relierait les villes de Härkingen-Niederbipp et de Zurich, soit 70 kilomètres de tunnel estimé à 3 milliards de francs suisses. Concrètement, chaque tronçon sera relié à des hubs logistiques à proximité de centres logistiques déjà existants afin d’assurer la liaison avec les systèmes de transport actuels (comme le rail ou la route). L’idée est également d’assurer le concept de « dernier kilomètre » dans les villes grâce à des véhicules électriques. Ces plateformes logistiques intermédiaires seront équipées de véhicules automatisés qui fonctionneront 24h/24 et se déplaceront sur des rails à induction dans des tunnels à trois 30 km/h. Le tout a évidemment été pensé pour fonctionner grâce aux énergies renouvelables. Ceci dit, aucun détail technique sur ce point bien précis n’a été communiqué pour l’instant.
D’autres liaisons sont également prévues, vers Bâle, Berne, Lausanne et Genève pour un total de 500 km de réseau souterrain, creusés d’ici 2045. Le projet devrait permettre je cite « « un délestage des villes jusqu’à 30 % pour le trafic de livraison et 50 % pour les émissions de bruit ». Comme l’explique le média Les Horizons, « il va falloir creuser ces tunnels, concevoir les logiciels et les véhicules autonomes, ce qui ne sera pas neutre en carbone. Mais à long-terme, l’entreprise précise que cela pourrait avoir un impact positif significatif sur l’environnement et la santé publique. Après avoir obtenu le feu vert du parlement et le fondement légal du projet en décembre 2021 Cargo sous terrain rentre désormais dans une phase opérationnelle avec de nombreuses études de faisabilité et concertations avec les territoires concernés par ce projet ainsi que la conception de la partie logicielle pour la navigation des véhicules et la bonne gestion des flux de marchandises ».
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