44 milliards de dollars. C'est la somme qu'Elon Musk, patron de SpaceX et Tesla a dû débourser il y a quelques semaines pour devenir le nouveau patron de Twitter. Une somme colossale, voir démesurée pour beaucoup d'observateurs, et qui mérite encore plus d'être discutée quand on sait qu'il s'agit à peu de chose près de la somme qui sera consacrée en 2023 par les Etats-Unis à la lutte contre le changement climatique.
Validé en mars dernier, le budget pour l'année 2023 des Etats-Unis prévoit une enveloppe de 45 milliards de dollars. Une somme qui sera déployée pour accélérer le développement de technologie verte, aider la création d’emplois dans ce domaine, ou encore soutenir les communautés touchées par les catastrophes climatiques comme la montée des eaux, les vagues de chaleur ou les tornades. 45 milliards de dollars, c'est donc le budget qu'une super puissance comme les États-Unis est prête à mettre sur la table pour combattre la crise climatique. De son côté, Elon Musk, consacre une somme quasi identique à l'achat de Twitter je cite « pour s'amuser, sans forcément de rentabilité financière », fin de citation, ce qui pourrait pose quelque peu question. Ceci dit, si le gain n'est pas financier, l'intérêt d'Elon Musk est forcément ailleurs comme une meilleure image pour ses futurs projets entrepreneuriaux et ses idées par exemple, lui qui expliquait début 2021 lors des premiers pas de Joe Biden à la Maison Blanche, être super excité de lutter contre le changement climatique avec le nouveau président.
Depuis, les engagements en faveur de la planète de la part d'Elon Musk sont restés assez discret. Et pour certains observateurs, débourser 44 milliards de dollars juste pour s'offrir un réseau social peut paraître, encore une fois, un peu déplacé. Car même dans le monde de la tech et des GAFAM, payer une telle somme semble déraisonnable. En 2014, Whatsapp avait été rachetée par Facebook pour 22 milliards... YouTube avait coûté, et j'ai envie de dire seulement 1,6 milliard à Google en 2006... et plus récemment, c'est Microsoft en 2016 qui s'était adjugé LinkedIn pour 26 milliards de dollars.
Dans un autre registre, Twitter annonçait fin avril, avant la prise de pouvoir d'Elon Musk, que les publicités climatosceptiques seraient désormais interdites. Je cite « nous pensons que le négationnisme climatique ne doit pas être monétisé sur Twitter, et que les publicités déformées ne doivent pas détourner les conversations importantes sur la crise climatique » fin de citation. Pour déterminer ce qui relève du déni climatique ou du climatoscepticisme, Twitter fait savoir qu’il s’appuiera sur les connaissances scientifiques actuelles et plus précisément sur les travaux du Giec, cet organisme qui rassemble les pays membres de l’ONU et qui s’appuie sur l’expertise de milliers de spécialistes du climat dans le monde. D'après son dernier rapport, il nous resterait à peine trois ans pour inverser la tendance du réchauffement climatique, sans quoi les dommages causés à la planète serait irréversibles d'après les scientifiques.
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