C'est une découverte qui pourrait bien nous en apprendre beaucoup sur notre passé et sur la planète. Un fragment d'ADN dit sedaDNA, pour ADN de sédiment ancien en français a été découvert dans la mer de Scotia, à mi-chemin entre l'Amérique du Sud et l'Antarctique. Une trouvaille qui permet de mieux comprendre l'évolution de la vie à des âges très lointains sur notre planète bleue.
D'après l'Université de Tasmanie qui a participé à l'étude, publiée ensuite dans la revue Nature Communications, il s'agirait à ce jour des plus anciennes traces d'ADN découvertes sous l'eau. En effet, les sédiments d'ADN les plus vieux dataient jusqu'à présent de 650.000 ans environ. En fait, ce type de sédiments d'ADN peut être découvert dans différents lieux, comme des caves, dans le permafrost, ou encore dans les fonds marins. Dans le détail, ces zones regroupent les meilleures conditions climatiques pour permettre la préservation de ces ADN, soit des températures glaciales, un niveau d'oxygène très bas, et une quasi-absence des rayons UV. Des paramètres que l'on trouve également dans la mer de Scotia d'après l'étude, qui en fait une zone de recherche privilégiée pour les scientifiques à propos de la vie et du climat du passé.
Cet ADN ancien serait a priori intact. Ceci dit, il n'a pas encore été totalement identifié, malgré le fait qu'il a été extrait du fond de l'océan en 2019. Durant trois ans, ce dernier a passé une longue période en processus de décontamination et de contrôle, afin de vérifier son âge. Par ailleurs, il était nécessaire d'isoler cet ADN ancien des autres ADN plus récents qui l'entouraient. En plus de cet ADN, l'équipe a également découvert des diatomées, autrement dit des organismes marins unicellulaires vieux de 540 000 ans, et qui sont très importants pour la vie, puisqu'ils produisent un quart de l'oxygène que nous respirons, en plus d'être à la base de la chaîne alimentaire sous-marine. L'étude de ces micro-organismes permet donc de mieux cerner l'évolution naturelle du climat d'autrefois, et de la comparer au réchauffement climatique actuel. L'équipe de chercheurs souligne d'ailleurs l'importance de savoir comment l'écosystème marin du pôle Sud a déjà réagi dans un passé très lointain aux variations de températures. En effet, l'ouest de l'Antarctique est l'une des régions du monde les plus touchées par le changement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre.
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