Cet été, le ministère de l’environnement autrichien a proposé d'offrir un an de transport gratuit en échange d’un vrai tatouage. Pour profiter de cette offre singulière, il fallait impérativement se faire graver à l'encre sous la peau le mot "KlimaTicket", qui signifie billet climatique en français, et qui correspond à un abonnement annuel mis en place il y a deux ans pour inciter les Autrichiens à prendre davantage les transports en commun. S’il coûte quand même 1095€, il permet de prendre le bus, le métro, le train ou le tramway à volonté ! Et peu importe la localisation du tatouage, que ce soit sur l’avant-bras ou sous le pied, le simple fait de se faire tatouer ce mot donne droit à un an d’abonnement gratuit.
À ce jour, environ 245 000 personnes possèdent un KlimaTicket. L'objectif de cette opération est d'attirer plus de monde, notamment les jeunes. C’est donc sur les festivals de musique que la société qui distribue le KlimaTicket s’est installée cet été pour informer les jeunes sur cette démarche, et leur permettre s’ils le souhaitaient de se faire tatouer. L’initiative a même été soutenue en personne par la ministre de l’environnement qui avait fait le déplacement au festival "Frequency" de Sankt Pölten, l'un des plus importants d'Autriche. D'après les médias locaux, une trentaine de personnes auraient accepté de se faire tatouer lors de l’événement.
Sauf que vous vous en doutez, cette initiative ne plaît pas à tout le monde. En effet, beaucoup de jeunes se sont indignés en expliquant, je cite un commentaire, que « le train et les tatouages ne renvoient pas à la période la plus glorieuse de notre histoire », ou bien, « se servir de sa peau pour faire de la pub et gratter un peu d'argent parce qu'on n’a pas les moyens ? Notre société est tombée bien bas » fin de citation. Les médias et élus de l’opposition ne sont pas en reste non plus, certains jugeant l'initiative comme « cynique à l'état pur », quand d’autres estiment que la ministre de l’environnement est complètement à côté de la plaque avec un procédé pointé du doigt comme étant « indigne »… je cite, « de l'argent pour de la publicité sous la peau - qui plus est de la part d'une ministre - révèle une image de l'être humain qui dépasse l'entendement » fin de citation.
Pour autant Leonore Gewessler, c’est le nom de la ministre de l’environnement en Autriche, n'a pas reculé. Les représentants de la société qui gère le Klimaticket ont pour leur part assuré que les réactions des festivaliers avaient été "extrêmement positives" et que la campagne a été bien accueillie. Elle s'est donc contentée d'expliquer sur une chaîne de télévision que le tatouage n’était proposé qu’aux plus de 18 ans et uniquement en journée, insinuant que les festivaliers n'avaient pas pris leur décision dans un moment d'euphorie alcoolisée. Elle a également précisé que la plupart avaient déjà des tatouages, ce qui signifie, si l’on lit entre les lignes, qu’un de plus pour eux, ça ne change pas grand-chose. Il est toutefois peu probable que l'offre soit reconduite l'an prochain vu l’accueil mitigé qu’elle a reçu cette année.
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