Lutter contre le CO2, voilà un défi auquel certains répondent avec des arbres, d'autres avec des solutions high-tech. Mais des chercheurs américains et italiens misent sur la vie elle-même. Ils ont identifié une cyanobactérie, découverte près de l’île de Vulcano en Sicile, qui pourrait jouer un rôle majeur dans la réduction du CO2 atmosphérique. Baptisée *Utex 3222*, et surnommée "Chonkus" pour ses performances étonnantes, cette cyanobactérie semble capable de croître rapidement et de capturer d’importantes quantités de carbone.
Dans des conditions optimales — chaleur, lumière et CO2 abondant — *Chonkus* forme des colonies et cellules bien plus grandes que les autres souches connues. Et, fait notable, elle s’agglomère en boulettes denses qui coulent, stockant le carbone de manière prolongée au fond de l’eau, ce qui pourrait ouvrir des portes à un usage industriel. Au-delà de la séquestration, ces cyanobactéries ont aussi des applications pratiques : elles pourraient produire, à partir de leurs cellules, des composés comme les oméga-3 et la spiruline, tout en capturant le CO2 environnant. Ce processus de "biofabrication" pourrait être une solution durable pour développer des produits tout en absorbant du carbone.
Les chercheurs ont partagé leurs échantillons de *Chonkus* pour encourager des recherches plus larges et poursuivent eux-mêmes leurs explorations dans des environnements naturels riches en CO2 — sources chaudes du Colorado, mers Tyrrhénienne et Rouge, pour ne citer qu'eux. Leur constat ? Au lieu de modifier des bactéries en laboratoire, il est plus efficace de repérer des micro-organismes déjà adaptés aux milieux pertinents. Une piste prometteuse dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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