D’après la coalition Climate Action Against Disinformation (CAAD), qui regroupe plus de 50 organisations à but non lucratif, Youtube, comme d’autres réseaux sociaux, peinerait à modérer leur plateforme, permettant à un certain nombre de vidéos indésirables d’être monétisées.
Si l’on est tous d’accord pour dire que les gaz à effet de serre comme le CO2 ou le méthane sont la cause du réchauffement climatique, nombreux sont les complotistes à remettre ces connaissances scientifiques en doute et à le faire savoir sur les réseaux. Face à ce constat, Google annonçait fin 2021 qu'il actualisait les règles de monétisation sur YouTube. L'entreprise s'engageait à interdire je cite « les publicités et la monétisation de contenus qui contredisent le consensus scientifique bien établi sur l'existence et les causes du changement climatique » fin de citation. Conclusion, finis les revenus issus des discours conspirationnistes et de toute désinformation… Et bien force est de constater que ce n’est pas vraiment le cas deux ans plus tard d’après la CAAD, qui estime que le géant américain n'a pas encore tenu parole.
Dans son rapport publié début mai, elle a découvert de nombreuses vidéos qui ne respectent pas les nouvelles règles en vigueur sur YouTube. Pourtant, l'approche de la coalition n'a pas été particulièrement élaborée. En menant des recherches avec des mots clés tels que « climate hoax » (canular climatique) ou « climate scam » (escroquerie climatique), elle a découvert pas moins de 200 vidéos niant plus ou moins directement le changement climatique. Celles-ci totalisaient 73,8 millions de vues au 17 avril 2023. Pour la CAAD, que je cite, « Google soutient la désinformation climatique qu'il dit vouloir arrêter [...]. La désinformation persiste parce qu'elle est rentable » fin de citation. En effet, certains de ces contenus sont accompagnés de publicités de marques telles que Costco, Tommy Hilfiger, Nike et Hyundai, garantissant ainsi un revenu à la plateforme, voire peut-être aux auteurs eux-mêmes.
Depuis la publication du rapport, Google a déclaré au média en ligne The Verge qu'il avait examiné les vidéos mentionnées et qu'il avait pris des mesures adéquates. Je cite, « bien que nous appliquons rigoureusement cette politique, notre exécution n'est pas toujours parfaite et nous travaillons constamment à l'amélioration de nos systèmes afin de mieux détecter et supprimer les contenus qui violent notre politique ». Pas sûr que cette réponse convienne à tout le monde. D'autant que, pour l'un des auteurs du rapport, il ne s'agit peut-être que de « la partie émergée de l'iceberg ».
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