D'ici 25 ans, les Alpes risquent de perdre 34% de leur volume de glace… Et ça, c’est dans le meilleur des cas, même si le réchauffement climatique s'arrêtait brusquement demain. C’est en tout cas ce qui ressort de l'étude réalisée par des chercheurs des universités de Grenoble, Zurich et Lausanne en Suisse, qui ont utilisé des modèles informatiques intégrant l'apprentissage automatique (machine learning), pour mettre en lumière une fonte qui semble inéluctable.
La collaboration entre les trois universités a donné naissance à un modèle prédictif tristement novateur, qui utilise l'intelligence artificielle, les algorithmes d'apprentissage automatique, et des données climatiques remontant jusqu'en 2022. En somme, l'outil a relevé que les glaces continuaient de fondre sans qu’on puisse inverser la tendance. D’après l’étude, même en cas d'arrêt immédiat des émissions de gaz à effet de serre, les Alpes pourraient perdre 34% de leur volume de glace d'ici 2050. L'étude publiée dans la revue scientifique Geophysical Research Letters, dont le lien est dans la description de l’épisode, adopte plutôt une perspective à court terme. Les chercheurs suggèrent que des changements drastiques sont nécessaires pour éviter une disparition catastrophique de la glace, et par conséquent, de l’écosystème entier des Alpes, d'autant plus qu'il existe un scénario plus pessimiste, et surtout, plus réaliste.
L'étude a également demandé aux modèles de simuler la perte de volume en se basant sur les données météo et environnementales récoltées entre 2010-2022. Dans ce cas précis, la fonte des glaces grimpe à 65%, toujours d'ici 2050. Ainsi, la Mer de Glace française dans le massif du Mont-Blanc, pourrait voir son volume fondre de moitié d'ici 2050. Les chercheurs ont aussi utilisé l'intelligence artificielle pour affiner les modèles de prévision et intégrer des concepts physiques complexes qui en améliorent la précision et l'efficacité. Cette approche plutôt innovante est censée permettre de mieux anticiper les évolutions futures du climat et de la fonte glaciaire. En somme, l'étude nous confronte à une réalité implacable : même si le réchauffement climatique s'arrêtait aujourd'hui, les glaciers alpins sont déjà engagés dans une trajectoire irréversible de fonte majeure, avec des conséquences catastrophiques pour nos réserves en eau.
Étude : https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2023GL105029
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