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Au XXe siècle, un ingénieur voulait brûler du charbon pour améliorer le climat ?

2 min • 6 februari 2024

Si les événements météorologiques extrêmes provoqués par le changement climatique inquiètent de nos jours, les croyances étaient très différentes au début du 20e siècle d'après l'historien Thomas Moynihan. Ce dernier a raconté à la BBC qu'un ingénieur américain, William Lamont Abbott avait développé l'hypothèse selon laquelle le charbon était une substance essentielle pour améliorer la vie humaine. En conséquence, les gouvernements du monde entier devaient brûler tout le charbon enfoui sous terre. Ce progressisme était basé sur une théorie de la libération énergétique et ignorait la catastrophe potentielle que ce système créerait. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette idée s'inscrivait parfaitement dans son temps.

À cette époque, la science commençait à peine à faire le lien entre le développement industriel et l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Sauf que les croyances étaient encore marquées par les connaissances du XIXe siècle, où les physiciens pensaient que la Terre se refroidissait inexorablement. À la fin des années 1920, William Lamont Abbott expliquait à qui voulait bien l'entendre, que le CO2 était associé à l’augmentation des surfaces agricoles à mesure que les régions polaires se transformaient. Selon lui, la combustion du charbon répondait également aux besoins liés à l’explosion démographique. Selon les Nations Unies, la population avant la Seconde Guerre mondiale était d'environ 2 milliards de personnes, soit environ un quart de la population actuelle. Bien que ses théories soient aujourd'hui mal vues, d'autres scientifiques vantent également l'utilisation intensive du charbon comme faisant partie de la transformation positive de la société moderne.

Comme le rappelle Thomas Moynihan, le physicien suédois Svante Arrhenius qui a vécu entre 1859-1927 est également intervenu en faveur du réchauffement climatique. Ses travaux sur l’augmentation du dioxyde de carbone ont fait de lui un pionnier dans la communauté scientifique, lui offrant même un prix Nobel de chimie en 1903. Seules quelques voix minoritaires osaient s'opposer à cela à l'époque, notamment le géologue Thomas Crowder Chamberlin (1843-1928) qui avait déjà défendu le principe de précaution et exhortait le monde, déjà à l'époque, à reduire ses émissions de dioxyde de carbone. Un avertissement qu'il accompagnait d'un discours positif, estimant que la population pouvait renverser le cours des événements, en particulier le réchauffement climatique.



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