La mode figure parmi les industries les plus polluantes au monde. Selon la Fondation Ellen MacArthur, une organisation britannique dédiée à l’économie circulaire, 92 millions de tonnes de vêtements sont jetées chaque année, dont seulement un huitième est recyclé. Les vêtements composés de multiples fibres – coton, nylon, élasthanne – sont particulièrement difficiles à recycler car il faut séparer ces matières avant de pouvoir les transformer.
Pour répondre à ce défi, des chercheurs de l'Université du Delaware, aux États-Unis, ont mis au point une méthode de recyclage chimique. En combinant des solvants et des ondes, ils peuvent dissocier les fibres synthétiques, permettant ainsi de récupérer des fibres de coton non altérées. Les matériaux obtenus peuvent ensuite être utilisés pour créer de nouveaux vêtements ou être transformés en produits électroniques ou chimiques, rapporte le Washington Post.
Actuellement, seulement 1 % des vêtements recyclés sont transformés en nouveaux vêtements, selon la Fondation Ellen MacArthur. La majorité est déchiquetée et convertie en matériaux moins précieux, comme des isolants thermiques, via un procédé appelé décyclage. Les vêtements non recyclables finissent souvent incinérés ou abandonnés dans de vastes décharges à ciel ouvert, contribuant à la pollution de l’air et de l’eau.
Diverses méthodes existent pour réduire la pollution textile : favoriser les vêtements de seconde main, utiliser des matières durables et moins polluantes, et éviter le mélange de fibres pour faciliter le recyclage. Toutefois, ces pratiques peinent à concurrencer la production de masse de la fast fashion. Bien que prometteuse en laboratoire, la méthode de recyclage chimique développée par l'Université du Delaware ne sera probablement pas utilisable à grande échelle avant une à deux décennies.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.