La France prévoit de tester dès 2025 « quatre ou cinq projets de stockage de CO2 » en priorité dans d'anciens gisements pétroliers du pays, afin d’aider l'industrie à tenir ses objectifs de décarbonation. En clair, le CO2 sera bientôt stocké sous terre au lieu d’être rejeté dans l’atmosphère. Si la France dispose de moins de gisements pétroliers que d’autres pays du monde, il en existe quand même en région parisienne et dans le bassin aquitain.
Le ministre délégué à l'Industrie et à l'Énergie Roland Lescure a lancé fin avril « un appel à manifestations d'intérêt » ciblant notamment les acteurs des hydrocarbures afin qu'ils proposent des projets d'enfouissement du CO2 dans ces gisements. Le gouvernement vise notamment les quelques entreprises qui produisent environ 1 % du pétrole consommé en France, comme Vermillion. Cette annonce s’inscrit dans les travaux de planification écologique et de décarbonation de l'industrie, dont l'objectif fixé par l'Élysée est de diviser par deux ses émissions de CO2 sur les 10 prochaines années.
Selon le ministère, « les concessions d'hydrocarbures au niveau national ont un potentiel de stockage d’environ 800 millions de tonnes de CO2 », ce qui permettrait de couvrir « 50 ans des besoins de stockage de CO2 de l'industrie française ». Le captage et le stockage de carbone font partie des solutions vues comme nécessaires par les experts pour contenir le réchauffement de la planète. Fabricants d'engrais, cimentiers, chimistes, 37 industriels parmi les 50 les plus émetteurs ont fait part de leur besoin de capter et stocker le CO2 qu'ils ne peuvent supprimer par d'autres moyens en bout de leurs chaînes de fabrication, afin de respecter leur feuille de route de décarbonation. Leurs besoins en captage serait d’environ huit millions de tonnes en 2030, et 16 millions à l'horizon 2040.
La suite, c’est donc une phase d'appel à projet qui s’ouvrira jusqu'en décembre afin d’évaluer les potentiels sites et candidats.
L'objectif est que, je cite, « début 2025, le stockage du carbone soit testé dans quatre ou cinq endroits en France » d’après le ministre Roland Lescure, qui y voit pour ces territoires encore liés à l'industrie du pétrole, « une opportunité de reconversion ». Au moment des tests, ces projets pourront bénéficier d'une enveloppe globale d'environ 20 à 30 millions d'euros. Ces tests devront vérifier que les puits sont bien étanches pour y accueillir du CO2. Enfin, pourquoi stocker en France ? Je cite « il y a d'autres opportunités pour le faire : la Norvège, le Danemark, envisagent de stocker du CO2 sur leur territoire » en eaux profondes, mais ces projets ont un « coût élevé », en raison du transport et de la technologie utilisée, en offshore. Ainsi, stocker ce CO2 en France permettra de diviser par deux ou trois ces coûts par rapport à ces projets nordiques, dans laquelle la France est actuellement associée.
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