D’après les chiffres de RTE qui gère le transport de l’électricité en France, les éoliennes ont produit 7,5% de l'électricité consommée en 2020, soit 20,5 TWh. Ceci dit, avec sa nouvelle loi pour les énergies renouvelables, le gouvernement compte bien faire passer la part des énergies renouvelables à près de la moitié du mix énergétique d’ici 2040. Si l’on regarde hors de nos frontières, certains de nos voisins sont bien plus avancés sur le développement des énergies renouvelables. C’est notamment le cas du Royaume-Uni… Ceci dit, qui aurait imaginé que trop de vent forcerait le pays à arrêter ses éoliennes ?
En effet, le Royaume-Uni aurait dépensé plus de 240 millions d'euros rien que l’an dernier pour éteindre ses parcs éoliens. Une décision plus que surprenante quand on sait que le coût de l’énergie a été une part très importante de l’inflation, et par conséquent de la crise économique qui touche le pays depuis l’an dernier. Forcément, en mettant volontairement ces éoliennes à l’arrêt, le pays a perdu des milliers de GWh d’électricité. Mais le plus étonnant encore, c’est que le gouvernement britannique a plus de 800 millions d'euros pour relancer des centrales à gaz, justement pour remplacer cette énergie éolienne définitivement perdue. Au total, cette dérive énergétique du Royaume-Uni aura coûté plus d’un milliard d’euros aux contribuables, et émis 1,5 million de tonnes de CO2 supplémentaires.
Ça c’est pour le constat. Maintenant, penchons-nous sur les causes. En fait, c’est en partie la répartition des grands parcs éoliens du pays, ainsi que les décisions politiques prises par le passé qui ont mené à cette situation où le pays gaspille quasiment autant d'énergie provenant des éoliennes qu'il en utilise. Ces éoliennes en question sont souvent installées dans des zones éloignées des centres de consommation, soit dans le Nord de l’Ecosse ou sur les côtes de l’Atlantique. Ainsi, il peut y avoir des problèmes de transmission sur les réseaux électriques, surtout en termes de synchronisation. En effet, l'énergie éolienne étant variable et imprévisible, une surproduction sans besoin de la part des habitants entraîne une perte d’électricité définitive et à contrario, une sous-production qui ne répond pas aux besoins des usagers entraîne une pénurie.
Autre souci, le manque de clarté entre les politiques énergétiques du pays et celle de l’UE. Depuis le Brexit il y a 3 ans, aucun accord formel sur l'énergie n’a été signé entre l'UE et le Royaume-Uni. Avant le Brexit, le Royaume-Uni était partie intégrante de l'Union Européenne et de son marché de l'énergie intérieur, donc il était lié par les politiques et les règles de l'UE en matière d'énergie. Ainsi, pour limiter ces pertes, le Royaume-Uni compte investir dans les technologies de stockage d'énergie ou encore l'intégration de systèmes de « smart-grid » permettant une meilleure gestion des variations de production d'énergie éolienne.
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