Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont largement reconnues comme la cause principale du réchauffement climatique. Cependant, des chercheurs de l'Institut royal néerlandais de recherche sur la mer (Nioz) et des universités d'Utrecht et de Bristol estiment que l'impact du CO2 a peut-être été sous-estimé.
Dans une étude publiée dans Nature Communications, les scientifiques révèlent leurs découvertes après avoir analysé une carotte de forage extraite du Pacifique. Leur méthode repose sur l'étude des membranes des archées, des micro-organismes marins. « Les archées optimisent la composition chimique de leur membrane selon la température de l'eau. Ces substances peuvent être retrouvées sous forme de fossiles moléculaires dans les sédiments océaniques », explique Jaap Sinninghe Damsté, géochimiste.
Pour estimer la teneur historique en CO2 atmosphérique, les chercheurs ont analysé la composition chimique de la chlorophylle et du cholestérol présents dans les algues. Ces organismes absorbent le CO2 de l'eau pour réaliser la photosynthèse. Lorsque la concentration en CO2 est basse, les algues absorbent plus de carbone « lourd ». Les proportions de ces deux formes de carbone permettent de déduire les niveaux de CO2 dans l'océan et, par extension, dans l'atmosphère.
Les résultats sont alarmants : un doublement du CO2 atmosphérique pourrait entraîner une hausse de la température moyenne terrestre entre 7 et 14 °C. À titre de comparaison, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) avait précédemment estimé cette augmentation entre 2,3 et 4,5 °C. « L'avertissement est clair, concluent les chercheurs. Nous devons impérativement réduire nos émissions de CO2 et mettre en œuvre des technologies pour les compenser. » Cette étude souligne l'urgence d'actions concrètes pour limiter l'impact du changement climatique.
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