Depuis quelques années maintenant, le gouvernement français investi massivement dans la production d'hydrogène, et plus précisément d'hydrogène vert, de quoi faire de la France l'un des leaders dans ce domaine en Europe. Une décision sans doute assez intelligente vu la découverte de plusieurs chercheurs de l'Université de Deakin en Australie. Ces derniers ont en effet trouvé le moyen de stocker de l'hydrogène sous forme de poudre, un état plus stable que le liquide ou le gaz, qui permettrait de le transporter plus facilement, et qui est définitivement bienvenue dans un contexte de crise du gaz orchestrée par la Russie.
Concrètement, cette découverte se base sur une réaction chimique provoquée par de la mécanochimie. Traduction : quand le nitrure de bore est placé sous forme de poudre et mélangé à grande vitesse avec des billes de métal, le gaz, en l’occurrence l'hydrogène, se stocke dans la poudre à température ambiante ! Ce procédé s'appelle le Ball-miling. Enfin, les scientifiques vont venir chauffer la poudre pour libérer l'hydrogène et ainsi pouvoir le récupérer tout en aspirant la poudre qui pourra ensuite être réutilisée pour stocker à nouveau du gaz.
On ne dirait pas comme ça, mais il s'agit quand même d'une petite révolution. Comme l'explique le professeur Chen, Directeur du secteur de nanotechnologie à Deakin que je cite « la méthode actuelle de stockage de l'hydrogène consiste à utiliser un réservoir à haute pression ou à refroidir le gaz jusqu'à sa forme liquide. Ces deux méthodes nécessitent de grandes quantités d'énergie, ainsi que des processus et des produits chimiques dangereux » fin de citation. Au-delà de l'hydrogène, cette méthode pourrait aussi s'appliquer à l'industrie pétrolière d'après les chercheurs, remplaçant ainsi le processus de cryogénie actuellement utilisé. En théorie, cette méthode permettrait alors de réduire le gaspillage énergétique de 90 %. Un résultat à peine croyable qui a poussé les chercheurs à valider et revalider des dizaines de fois leur protocole pour être sûr de ne pas s'être trompé.
Très concrètement, cette découverte pourrait tout simplement révolutionner le monde de l'énergie et je pèse mes mots. Car si vous ne le saviez pas déjà, le processus de cryogénie représente environ 15% de l’énergie utilisée dans le monde. Imaginez un peu les économies d'énergies possibles dans un contexte où le monde se prépare à en manquer cruellement. Ceci dit, je cite le professeur Chen « pour passer du laboratoire à une échelle industrielle plus grande, nous devons vérifier que ce processus est économique, plus efficace et plus rapide que les méthodes traditionnelles de séparation et de stockage des gaz ». S'il y a des raisons de se réjouir et d'espérer un meilleur futur sur le plan énergétique, reste encore répondre à certaines questions importantes.
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