C'est un projet pilote unique et inédit en Europe que le département de la Vendée s'apprête à accueillir : le projet Jourdain. Objectif : transformer les eaux usées en eau potable, et ainsi permettre d'assurer nos besoins en eaux face à la multiplication des épisodes de sécheresse.
À ce jour, moins d'1% des eaux polluées sont recyclées. Touchée régulièrement par le manque d'eau, la Vendée a donc décidé de remédier au problème avec l'implication du syndicat des eaux de Vendée, Vendée Eau, ainsi que le groupe Veolia. Résultat, le projet Jourdain devrait débuter son expérimentation dans quelques semaines. Dans le détail, au lieu de rejeter les eaux en pleine mer, une partie de l'eau provenant de la station d'épuration, plus précisément celle des Sables d'Olonne, sera récupérée et traitée afin d'être réinjectée dans les circuits d'eau potable. Actuellement, la réutilisation des eaux usées et traitées n'est possible que pour l'irrigation agricole ou l'arrosage des espaces verts. L'eau provenant de cette station d'épuration subira donc un traitement au sein d'une unité d'affinage actuellement en construction à Château-d'Olonne, puis sera filtrée et désinfectée à deux reprises afin d'éliminer les micropolluants comme les résidus médicamenteux ou les substances issues des produits ménagers, ainsi que les virus et les bactéries. Enfin, cette eau sera acheminée vers le barrage de Jaunay ou elle sera rejetée et mélangée aux eaux de la rivière avant de rejoindre naturellement l'usine de production d'eau potable de Jaunay qui à son tour la rendra consommable de nouveau.
L'expérimentation devrait durer un an, avec un rythme de 150 mètres cubes d'eau traités par heure. En 2027, cette cadence devrait quadrupler pour atteindre 600 mètres cubes par heure. Pour le président de Vendée Eau Jacky Dallet, le département doit répondre à la fois à des contraintes écologiques, mais aussi à une augmentation permanente de la population. Je le cite, « les pluies sont de plus en plus aléatoires et compliquent le remplissage des 13 retenues du département […] À terme, l'idée est de retrouver à l'horizon 2030/2050, 8 millions de mètres cube d'eau qui sont aujourd'hui rejetés en mer » fin de citation. Reste le défis de convaincre les habitants que ces eaux, même si elles proviennent des toilettes, seront aussi propres à la consommation après traitement que l'eau des rivières.
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