Sur les six premiers mois de l'année 2022, les émissions de gaz à effet de serre de la France sont restées quasi stables par rapport au premier semestre de 2021, soit une baisse anecdotique de 0,6%. Ceci dit, les chiffres officiels font également état d'une hausse des rejets de CO2 dans le secteur de l'énergie, ce qui s’explique en partie par plusieurs réacteurs nucléaires à l'arrêt ainsi que la crise du gaz et du pétrole.
Si la France s'est engagée à réduire ses émissions de 40 % d'ici 2030, voir même atteindre une baisse de 55% pour tenir compte de nouveaux objectifs européens, difficile d'imaginer que cette barre sera atteinte. Ceci dit, d'après l'organisme Citepa, mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions de GES, les différents secteurs d'activité évoluent de manières très diverses. Tout d'abord, le secteur de la production d'énergie a connu une hausse de 7,6 % et cela je cite « en lien avec les nombreux arrêts de centrales nucléaires en 2022 ». L'indisponibilité de la moitié du parc nucléaire pour cause de maintenances devrait réduire la production électrique issue du nucléaire à seulement 280 TWh cette année, soit un plus bas historique. Dès lors, pour produire suffisamment d'électricité, la France a notamment eu recours aux centrales à gaz un peu au charbon, ce qui explique cette hausse des émissions de CO2 contrairement au nucléaire qui de ne rejette que la vapeur d'eau.
Autre secteur à regarder de près, celui des transports qui a également vu ses émissions augmenter sur la période de 7,0 %. En guise d'explication, Citepa explique je cite que « la suite du rebond post covid 2020 et la crise énergétique » ont joué un rôle certain. À l'inverse, le secteur des bâtiments affiche une baisse de 12,5 %, tout comme l'industrie manufacturière et de la construction avec -5,2 %. Une tendance en partie expliquée par la crise de l'énergie d'après Citepa, ainsi qu'une météo plus douce qui aurait permis de faire des économies de chauffage. On ne va pas se le cacher, il faudra faire beaucoup plus d'effort pour atteindre les objectifs de réduction du CO2 rejeté dans l'atmosphère. Une problématique très délicate puisqu'il ne sera sans doute pas facile de concilier développement économique et écologie sans sacrifier certains secteurs ou certaines pratiques polluantes.
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