Je ne vous apprends rien, plus il y a de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, plus ce dernier se réchauffe, entraînant un dérèglement du climat. Si l’on connaît le CO2 ou le méthane, la vapeur d’eau officie également comme gaz à effet de serre, mais dans d’autres proportions et de manière différente. C’est ce qu’explique le physicien-climatologue François-Marie Bréon sur le site futura-sciences.
Pour commencer, la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère est à peu près 10 fois supérieure à celle du CO2 ou du méthane. Ceci dit, les émissions humaines de vapeur d'eau ne contribuent pas à augmenter l'effet de serre. Les émissions humaines de vapeur d'eau depuis la surface de la Terre n'ont pas d'impact significatif sur le climat car la capacité de l'air à dissoudre de l'eau est physiquement limitée. Toute quantité additionnelle de vapeur d'eau injectée dans l'atmosphère depuis la surface va donc condenser puis précipiter, conduisant à un impact climatique négligeable puisque la concentration n'est pas modifiée significativement sur le long terme. Contrairement au CO2, la concentration de vapeur d'eau est régulée dans les couches basses de l'atmosphère, ce qui fait que les émissions additionnelles ont peu d'impact sur l'effet de serre. C’est donc pour cette raison que de nombreux scientifiques considèrent les centrales nucléaires comme énergie verte. Au-delà des radiations et des déchets nucléaires, c’est un autre sujet, elles ne rejettent pas de gaz à effet de serre à proprement parler.
Il y a toutefois un bémol à cela : la vapeur d'eau injectée en altitude, en particulier par le trafic aérien mais aussi par l'oxydation du méthane. Cette vapeur d’eau là en altitude a un impact climatique mesurable car elle se retrouve dans des couches atmosphériques souvent loin de la « saturation » et n'est pas éliminée rapidement sous forme de pluie. C’est notamment le cas de la vapeur d'eau apportée par les avions qui peut conduire à la formation de nuages élevés. Ces nuages contribuent à l'effet de serre et renforcent ainsi l'impact de l'aviation sur le climat, s'ajoutant à l'impact des émissions de CO₂ liées à la combustion du kérosène. Si la température augmente à cause d'émissions anthropiques de CO2, donc une émission causée par l’homme, l'air peut ainsi contenir plus de vapeur d'eau, ce qui va contribuer à l'effet de serre et renforcer le réchauffement initial. Ainsi, la vapeur d'eau va contribuer à amplifier l'effet initial (hausse de la température), même si elle n'en est pas à l'origine. C'est ce que l'on appelle une « rétroaction positive ».
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