Avec la guerre en Ukraine et la fin du gaz russe à prix bas, l'Allemagne doit de toute urgence trouver de nouvelles sources d'énergie pour alimenter son réseau électrique. Pour ce faire, toutes les idées sont bonnes, même le recours au nucléaire. Si la France ne se souvient que trop bien du ressentiment Allemand envers l’énergie nucléaire, Berlin semble avoir retourné sa veste en annonçant la mise en place d'un programme d’un milliard d'euros afin de soutenir la recherche dans le domaine de la fusion nucléaire sur les 5 prochaines années. Une première partie de cette enveloppe, soit 370 millions d'euros, vient dans ce cadre d'être allouée à trois centres de recherche.
Après avoir fermé l’an dernier l'ensemble de son parc nucléaire suite à la catastrophe japonaise de Fukushima, l'Allemagne semble faire volte-face. Enfin, à moitié seulement car au lieu de revenir à la fission nucléaire, la technologie utilisée dans le parc nucléaire français, le pays vise davantage la maîtrise de la fusion nucléaire. Comme on en a déjà parlé à plusieurs reprises dans ce podcast, les avancées dans la fusion nucléaire sont prometteuses, mais le process pour qu’un réacteur produise plus d’énergie qu’il n’en consomme n’est pas encore maîtrisé, par aucune nation. Et ce n’est pas faute de projets d’envergure aux quatre coins du monde comme le réacteur ITER au sud de la France, ou celui de la National Ignition Facility aux Etat-Unis .
Et si l'Allemagne fonce sur la fusion, c’est parce que contrairement à la fission, cette technique ne produit pas de déchets nucléaires. Dans le détail, l’Allemagne souhaite privilégier l'approche du développement par les lasers, contrairement aux technologies magnétiques d'ITER. Pour la ministre fédérale de la recherche allemande, la fusion est une chance énorme de résoudre tous les problèmes énergétiques. Une technique dont le parti écologiste allemand n’est pas fan, mais qui semble faire davantage l’unanimité dans la classe politique que les seuls éoliennes et panneaux solaires.
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