La crise de l'énergie n'a pas fini de faire la une de l'actualité, notamment autour du gaz. Si la Russie a cessé de délivrer du gaz à l'Europe via les gazoducs Nord Stream 1 et 2 , ces deux lignes d'approvisionnement sous la mer Baltique sont toutes les deux touchées par des fuites gigantesques. Quelles sont les conséquences de cette pollution massive au gaz ? C'est ce que je vous propose de voir dans cet épisode.
C'est à la toute fin du mois de septembre, lundi 26 et mardi 27, qu'on été repérées trois grandes fuites de gaz au large de l'île de Bornholm au Danemark, entre le sud de la Suède et la Pologne. Ce triste phénomène est même visible depuis les airs puisque la surface de l'eau bouillonne par endroit sur un diamètre de 200 mètres pour la plus petite fuite, et jusqu'à 1 km. Si de nombreuses voies déplorent des sabotages, difficile de savoir comment se sont réellement produites ces fuites aux conséquences très sérieuses pour l'environnement. Car le gaz qui s'échappe contient du méthane, l'un des pire en terme d'effet de serre. D'après le dernier rapport du GIEC, le groupe d'experts sur le climat, un tiers du réchauffement déjà constaté serait dû au méthane dont les taux d'émissions ont atteint des niveaux record en 2021.
Je cite Marielle Saunois, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), « même s'il est émis en moins grande quantité que le CO2, le pouvoir de réchauffement [du méthane] est bien plus fort. Sur une échelle de 100 ans, un kilo de méthane est équivalent à 28 kilos de CO2 en termes de réchauffement de l'atmosphère », fin de citation. D'après les spécialistes, une grande partie du gaz relâché par les fuites se retrouveraient directement dans l'atmosphère. À noter que lorsqu'ils ont été percés, les gazoducs étaient à l'arrêt, mais contenaient tout de même du gaz. Difficile de savoir précisément quelle quantité de gaz s'est échappée jusqu'à aujourd'hui, car seule la société Gazprom, basée en Russie a la main sur les chiffres, qu'elle ne communique pas pour l'instant. D'après une ONG allemande, la fuite avoisinerait plus 356 000 tonnes. Pour le climatologue Zeke Hausfather, cette quantité représenterait 6,4 millions de tonnes de CO2, soit je cite « l'équivalent des émissions d'un million et demi de voitures sur un an » fin de citation. Pour le LSCE, cette fuite ne serait pas nulle, mais n'aurait pas de conséquences majeures pour autant. À voir si des conséquences inattendues ne pourraient pas être observées dans les semaines à venir.
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