Dans le but de mieux se préparer aux risques climatiques actuels et futurs, une équipe de chercheurs anglais a étudié une base de données portant sur 854 villes européennes, entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2019. Cette base de données comprenait des relevés météo, des chiffres démographiques sur les adultes de plus de 20 ans, des informations sur le type d'infrastructures présentes, ainsi que des facteurs socio-économiques, topographiques et environnementaux. Ces données proviennent de différentes sources, telles qu'Eurostat, le MCC (Multi-city Collaborative Research Network) un outil collaboratif international, le réseau de satellites de la Nasa et l'organisme de surveillance du climat en Europe Copernicus. Au final, les chercheurs ont pu estimer les risques liés aux températures extrêmes en fonction de la position géographique des Européens.
L'objectif de cette étude était d'avoir une idée précise des villes où les extrêmes de températures (chauds ou froids) peuvent avoir la plus grande incidence sur la santé et la mortalité de ses habitants. Les résultats sont assez impressionnants : l'Europe de l'Ouest, étant une région qui se réchauffe déjà trois à quatre fois plus vite que le reste du monde, est également celle qui subit la plus grande surmortalité liée à la chaleur et au froid. Selon l'étude publiée dans The Lancet Planetary Health, Paris et Londres sont les deux grandes villes européennes les plus à risque : Paris étant celle où le risque de mourir de chaleur est le plus grand, et Londres est la ville où le risque de mourir de froid est le plus fort !
Mais pourquoi Paris arrive-t-elle en haut du classement des villes d'Europe où la chaleur est la plus dangereuse, devançant les villes espagnoles et italiennes où les températures peuvent monter plus haut ? Cette situation s'explique par les vulnérabilités de sa population, mais surtout de son urbanisation complètement inadaptée à la chaleur. En effet, Paris est l'une des villes les plus exposées au phénomène d'îlot de chaleur urbain. Selon l'Institut Paris Région que je cite « on peut observer des écarts importants de température entre Paris et les zones rurales (jusqu'à 10 °C lors de la canicule exceptionnelle de 2003) ». Les 2e et 9e arrondissements sont ceux présentant le plus haut degré d'inconfort en cas de canicule, d'après le site Construction21, en raison de la densité de sol imperméable et de bâti, mais aussi à cause du manque de végétaux.
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