Peut-être en avez-vous entendu parler, une importante quantité d'eaux usées a pollué la Manche et la Mer du Nord (dont les côtes françaises) ces dernières semaines en provenance du Royaume-Uni. Un drame écologique pour plusieurs observateurs qui ont rejeté la faute sur le gouvernement britannique qui, face à cette polémique, a décidé de réduire à zéro les rejets d’eaux usées en mer d’ici 2050 en investissant considérablement pour moderniser ses systèmes d’égouts.
Près de 66 milliards d’euros seront mis sur la table pour par les compagnies de distribution d’eau pour rénover les systèmes d’égouts. S’il s’agit d’un héritage historique de l’époque victorienne du 19e siècle, plus de 15 000 conduites se déversent encore dans la mer aujourd’hui. Problèmes, des eaux usées non traitées peuvent ainsi être déversées en grande quantité, surtout lorsque le réseau est saturé en période de fortes pluies ou d’orage comme en août. Au plein cœur de l’été, ce sont donc de nombreuses plages du Royaume-Uni qui ont été interdites à la baignade en raison du risque sanitaire.
Concrètement, les compagnies de distribution des eaux devront rénover d'ici 2035 les conduites se déversant à proximité de zones de baignade comme le prévoit le plan gouvernemental présenté fin août. Les autres canalisations devront quant à elles être rénovées au plus tard d’ici 2050 pour que plus aucune goutte d’eau usée ne soit renvoyée à la mer. Ces travaux entraîneront vraisemblablement un coût supplémentaire pour les consommateurs d'ici 2030 qui devrait s’élever à environ 12 livres par an et par foyer, et plus de 42 livres à l'horizon 2050, soit une cinquantaine d’euros en plus à rajouter sur la facture. Ceci dit, cette décision n’a pas été saluée par tout le monde aux Royaume-Uni. L'opposition libérale-démocrate a qualifié ce plan je cite de « cruelle plaisanterie » et estimé qu'il y aurait toujours 325 000 déversements d'eaux usées par an en 2030, dans la mer, les lacs et les cours d'eau. Pas sur non plus que les citoyens voient cette mesure d’un bon œil malgré sa portée écologique certaine, eux qui depuis quelques semaines dénoncent un coût de la vie exorbitant avec une inflation record et des salaires trop faibles. Depuis le mois de juillet, le pays ne cesse de faire face à des vagues de grèves successives et presque généralisées en guise de protestation, paralysant ainsi une importante partie de la société.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.