Une grande partie, pour ne pas dire la quasi-totalité du changement climatique que nous vivons aujourd’hui a été causé par l’activité humaine. Il est donc devenu crucial de mesurer précisément nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone (CO2). Si l’on connaît déjà les Atlas du carbone, une équipe internationale de plus de 60 chercheurs a proposé une méthode reposant sur l'utilisation du satellite de la Nasa, lancé en 2014 pour cartographier les concentrations de CO2, ainsi qu'un réseau d'observation en surface pour quantifier les concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Grâce à cette méthode, les chercheurs ont réussi à suivre les émissions de CO2 de plus de 100 pays dans le monde.
Les méthodes classiques reposent en effet sur l'estimation de la quantité de CO2 émise par chaque secteur d'une économie, tel que les transports ou l'agriculture. Cependant, ces inventaires nécessitent des ressources importantes, une expertise et une connaissance précise des activités pertinentes. Pour Karen St. Germain, directrice de la division des sciences de la Terre de la Nasa, ces données aideront les gouvernements du monde entier à mesurer l'impact de leurs efforts pour atténuer les émissions de CO2. Ainsi, la méthode proposée est indépendante et pourrait être particulièrement utile pour les pays en manque de données.
Les premières conclusions des chercheurs ont permis de révéler des résultats pour plus de 50 pays qui n'avaient pas déclaré leurs émissions depuis 10 ans. Cette méthode permet de mesurer le cycle du carbone tout entier, en informant sur le stock de carbone présent dans les écosystèmes, les arbres et les sols. Elle révèle également que les émissions dues à la déforestation comptent pour une part disproportionnée de la production totale de carbone dans les pays du sud. La méthode permet de traquer toutes les évolutions dans le bilan carbone, y compris les évolutions naturelles comme les feux de forêts. Les scientifiques annoncent que leurs résultats pourront être affinés grâce aux données fournies par le satellite de la NASA à l’avenir et d'autres sites d'observation de surface, sans oublier les futures missions internationales dédiées à la cartographie des concentrations de CO2 dans le monde.
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