La semaine dernière, nous vous proposions un petit état des lieux de la fusion nucléaire. Où en est cette technologie, quelle est son principe, à quelle barrière se heurte-t-elle ? Bon timing au final puisque la semaine dernière, des chercheurs du MIT aux Etats-Unis ont tout simplement fait un bon de géant dans la construction d’un réacteur de taille modeste et potentiellement fonctionnel.
Avant tout, rappelons que le principe d’un réacteur à fusion nucléaire consiste à reproduire dans une enceinte confinée les processus de fusion de l’hydrogène qui se produisent naturellement au cœur d’une étoile. En fusionnant, deux atomes d'hydrogène libèrent une quantité d’énergie immense sous forme de chaleur. Cette énergie peut alors alimenter une turbine à vapeur et donc produire beaucoup d’électricité, le tout avec un taux de pollution presque inexistant.
Mais pour contrôler cette fusion, il faut reproduire les conditions qui règnent au cœur du Soleil, ce qui nécessite de chauffer un plasma à des températures extrêmes. On parle quand même de 150 millions de degrés. Clairement, rien ne résiste à ce genre de température. Alors pour contenir ce plasma et le suspendre loin des parois du réacteur, il est nécessaire d’utiliser un champ de force électromagnétique. Ce champ de force est le plus souvent créé par des électroaimants très puissants. Et c’est justement là que les recherches du MIT entrent en jeu.
Le célèbre établissement scientifique américain s’est associé à la start-up Commonwealth Fusion Systems, pour repenser l’architecture conventionnelle des réacteurs dit tokamaks. En moins de trois ans, cette petite start-up a développé un électroaimant d’un nouveau genre permettant d’émettre un champ magnétique bien plus fort, dans un volume plus réduit, tout en nécessitant moins d’énergie pour son alimentation et son refroidissement. Et comme un champ magnétique deux fois plus puissant permet une puissance de fusion 16 fois plus importante, on comprend rapidement l’intérêt de tels gains sur les électroaimants !
Pour les responsables, ces nouveaux électroaimants permettraient de construire un réacteur 40 fois plus petit que la moyenne. Avec cette démonstration technologique, le MIT et CFS annoncent être dans les temps pour appliquer leur très ambitieux calendrier de développement. Un démonstrateur à échelle réduite nommé SPARC, pourrait ainsi être opérationnel en 2025 et produire au moins deux fois plus d’énergie que la quantité nécessaire pour stabiliser le plasma. La première centrale opérationnelle, reliée au réseau électrique, pourrait alors être mise en ligne dès 2033.
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